Chapter Ten

Ethique
Dietetique
Nous traiterons maintenant de la conduite desirable
— l’accomplissement d’actions justes, l’affinement
du caractere, du langage et des manieres,
la frequentation des gens instruits et pieux et l’amour
de toute connaissance veritable, etc… Nous
parlerons aussi de la conduite indeskable — qui
est le contraire de ce qui precede.
* On devrait touj ours se rappeler ceci : la conduke
des gens instruits, bons et justes, inaccessibles
l’affection et A la haine excessives, et le temoignage
du directeur interieur (la conscience), nous indiquent
la vraie conduite de la vie, la seule que nous
devions observer. * (Manu, II, 1.)

* Dans ce monde, ni le desir excessif, ni son
absence totale ne conduisent l’homme a la felicite.
Car it serait impossible de mener la vie vertueuse
enseignee par le Veda ou d’acquerir la vraie connaissance
vedique sans le desirer. * (Manu, II, 2.)
Aucun homme ne saurait completement se
liberer du desk, car toutes nos actions : nos ceuvres
philanthropiques, la veracite de nos discours, la
pratique des yamas et des niyamas et autres devoirs,
proviennent du desir de les accomplir. * (Manu,
II, 3.)
Meme l’action la plus insignifiante (par exemple
le fait d’ouvrir et de fermer les yeux) est impossible
si celui qui l’accomplit n’en a pas le desir. Donc,
tout ce qu’un homme fait (par exemple, les mouvements
de ses mains, de ses pieds, de ses yeux, et
l’activite mentale) est le resultat de sa volonte. *
(Manu, II, 4.)

Qu’un homme regle sa conduite selon ce qui
est ordonne par le Veda, enseigne par les Smritis
et par les autres livres des rishis (voyants du Veda),
selon ce qui est pratique par tous les hommes bons
et justes, et approuve par sa propre ame. (Manu,
II, 6.)
Autrement dit, qu’il accomplisse seulement les
actions qui ne fassent pas naitre en son ame des
sentiments tels que la crainte, la mefiance et la
honte. Lorsqu’un homme desire dire un mensonge,
ou voler, son ame est remplie de sentiments de
crainte, de honte et de doute ; c’est donc une preuve
qu’il est mauvais d’accomplir une telle action.
a Qu’un homme considere done le Veda, les
enseignements des voyants vediques, les pratiques
des hommes bons et justes, et l’approbation de sa
propre ame, avec Peed de la sagesse ; qu’il accomplisse
son devoir en obeissant a ce qui est sanetionne
par le Veda et approuve par sa propre ame.
(Manu, II, 8.)

En verite, cet homme qui suit les regles de la
juste conduite telle qu’elle est enseignee par le
Wda et par les Smritis en accord avec les Vedas,
acquerra la gloire dans cette vie et la beatitude
supreme dans la vie a venir. * (Manu, II, 9.)
Le Veda est appele la Shruti; la morale, telle
qu’elle est enseignie par les voyants et les maitres
vediques, est incorporee dans la Smriti. C’est a l’aide
de toutes deux que l’on discerne la vraie conduite
de la vie et que l’on decouvre l’erreur. Celui qui
meprise les Vedas et les oeuvres des vrais maittes
qui leur sont conformes, devrait etre exclu de la
compagnie des gens de bien, comme un athee et un
contempteur du Veda. a (Manu, II, 11.)

Donc les Vedas, les Smritis, l’exemple des
personnes bonnes et justes et l’approbation de l’ame
sont sfirement les quatre criteres de la bonne conduite
de la vie. Autrement dit, c’est grace a eux
seuls que l’on reconnait la vraie religion. a (Manu,
II, 12.)
4( Ceux qui sont detaches de la poursuite des
ricliesses et des &sirs charnels, peuvent seuls
atteindre a la connaissance de la vraie religion.
Tous ceux qui aspirent a ce but, ont le devoir
d’etudier la vraie religion, a l’aide du Veda, qui
seul en donne une comprehension claire et parfaite.
a (Manu, II, 13.)

parfaite.
a (Manu, II, 13.)
convient donc que tous les hommes pratiquent
les actes vertueux prescrits par le Veda.
Les dvijas — brahmanes, kshatriyas et vaishyas,
doivent accomplir toys_ les samskaras pour leur
prop= bien et le bien de leurs enfants. Ces rites
conduisent a la purete (mentale et corporelle) dans
cette vie aussi bien que dans l’autre.» (Manu, II, 26.)
a Accomplissez le samskara de la coupe des cheveux
dans la seizieme armee pour un brahmane,
dans la vingt-deuxieme pour un kshatriya, et dab&
la vingt-quatrieme pour un vaishya. » (Autrement
dit, i1 ne convient pas d’ajourner au dela de Bette
periode.) (Manu, II, 65.)

Apr& cela, it faut toujours garder une touffe de
cheveux sur la tete, et toujours couper ou raser le
reste des cheveux, la moustache et la barbe. Dans
un climat trig froid, on peut se faire couper les
cheveux ou les laisser pousser selon ce qu’on prefere.
D’autre part, dans un climat tres chaudi it
faut faire couper ou raser tous les cheveux, y compris
la touffe de cheveux habituellement reservee
sur le sommet de la tete; car l’exces de chevelure
produit une chaleur qui alourdit l’intelligence. La
moustache et la barbe sont genantes lorsqu’on
mange et boit, car des particules de nourriture y
adherent.

Comme un cocher habile tient ses chevaux
bien en main et les dirige sur le bon chemin, ainsi
l’homme doit aspirer a maitriser completement
ses sens, qui peuvent induire son esprit en tentation
et l’orienter vers des buts reprehensibles.
Il les guidera toujours sur le chemin de la justice,
cela seulement est la vraie conduite de la vie. *
(Manu, II, 88.)
En verite, seul celui qui est maitre de ses sens
et les dirige sur le sentier de la justice, obtient le
&sir de son cceur. Mais celui qui leur permet de
s’enliser dans les satisfactions charnelles et dans
les peches, devient leur esclave. Il acquiert bientot
de mauvaises habitudes, it perd sa force de
caractere et souffre en consequence.* (Manu, II, 93.)

Lorsqu’on s’y abandonne, les &sirs sensuels
ne sont jamais pleinement satisfaits, semblables au
feu qui s’enflamme encore davantage lorsqu’on
l’alimente avec du bois et du beurre clarifie. L’homme
ne doit donc jamais s’abandonner aux satisfactions
sensuelles. A (Manu, II, 94.)
• Celui qui est esclave de ses passions n’acquerra
jamais la science vedique. II n’accomplira pas ses
vceux de chastete, de veracite, etc…, ni ses devoirs
envers les hommes et envers Dieu par des oeuvres
justes et pieuses. Tout cela ne peut etre realise que
par des hommes qui sont maitres de leurs sens. *
(Manu, II, 97.)

C’est pourquoi on doit maitriser parfaitement
les cinq organes des sens, les cinq organes d’action,
et le onzieme, l’organe de la pens& — l’esprit; on
doit maintenir son corps en bonne sante par un
regime convenable et (‘observance des regles de
l’hygiene afin d’accomplir le but de sa vie. * (Manu,
II, 100.)
Celui qui ne se rejouit pas quand it est applaudi
et ne s’afflige pas lorsqu’il est blame, qui ne se
complait pas dans la sensation de choses douces et
agreableS- (telles qu’un lit, ou des vetements confortables)
et n’est pas rebute par la sensation de choses
dures et grossieres, celui qui n’est pas rani par la
vue de belles choses, ni degotite par la vue de choses
affreuses, qui n’est ni satisfait d’un bon diner, ni
decu par un mauvais, qui ne se rejouit pas en
sentant des parfums et ne s’offusque pas d’odeurs
desagreables, est vraiment maitre de ses sens.
(Manu, II, 98.)

Qu’un homme sage ne park jamais a moins
qu’il ne soit interroge ; qu’il ne reponde pas a une
question deplacee. Parmi les hypocrites, it doit
rester muet ; mais it doit precher a un honnete chercheur
de la verite, meme sans en etre prig. * (Manu,
II, 110.)
* La richesse, la noblesse de race, l’ age, l’habilete
professionnelle, l’honnetete, l’activite et la veritable
connaissance, sont les qualites dignes de respect.
Selon l’ordre de l’enumeration, chacune est superieure
a la precedente. Autrement dit, un homme
de noble lignee doit inspirer plus de respect qu’un
homme qui n’est qu’un riche, un homme age doit
etre respecte plus que les deux premiers; un homme
possedant quelque habilete professionnelle et une
bonne moralite, plus que les trois premiers; et la
vraie sagesse (richesse d’esprit) doit inspirer plus
de respect que l’habilete professionnelle ou la
simple honnetete. r (Mann, II, 136.)

Un homme ignorant, meme age de quatre cents
ans, est en verite un enfant, tandis que celui qui
enseigne la connaissance seculaire et la science
spirituelle, meme s’il est un enfant, doit etre
respecte comme un vieillard ; car tous les Shastras et
tous les sages ont declare qu’un ignorant est sem
blable a un enfant et un savant a un Ore. • (Manu,
II, 153.)
4 On ne devient pas vieux (grand) a cause de
Page, des cheveux gris, des richesses, de la parent&
ou d’amities puissantes; les saints ont declare :
parmi nous est vieux (grand) celui qui est le plus
instruit dans les sciences materielles et spirituelles. *
(Manu, II, 154.)

* Entre les brahmanes, la preeminence est reglee
par le savoir; un kshatriya est jugs selon sa force
physique; un vaishya, par la richesse materielle
qu’il possede, et un shOdra, par son age. n (Manu,
II, 155.)
* Donc un homme n’est pas vieux (venerable),
parce que sa tete grisonne; celui qui a acquis la
sagesse est considers comme vieux (venerable) par
les sages. * (Manu, II, 156.)
6 Comme un elephant fait de bois ou un cerf fait
de cuir, tel est l’homme &nue de science. Il n’est
homme que de nom. * (Manu, II, 157.)

C’est pourquoi un homme doit acquerir la
science et la sagesse, mener une vie vertueuse, ne
desirer le mal d’aucune creature et enseigner a tous
les hommes le chemin qui conduit au vrai bonheur.
Que sa parole soit douce et bienveillante. * (Manu,
II, •59.) Bienheureux ceux qui prechent toujours
la verite, et favorisent ainsi la justice, tout en
detruisant le mal et la mechancete.
Un homme doit se baigner regulierement, tenir
ses vetements propres, sa nourriture et sa boisson
dans un etat constant de purete, sa maison propre
et bien en ordre. La proprete et la purete de toutes
ces choses favorisent la sante et la purete de l’esprit,
qui, a leur tour, augmentent la force et la capacite
de travail. La proprete doit etre suffisante pour
eviter toute trace de salete et d’odeurs desagreables.

La pratique de vertus telles que la veracite et
l’accomplissement de bonnes oeuvres, constitue
en verite la juste conduite de la vie telle qu’elle
est prescrite par le Veda et enseignee par les Smritis.
u (Manu, I, 106.)
« La devotion au pere, A la mere, au precepteur
et aux atithis (instructeurs altruistes de l’humanite),
est appelee devapiya, ou adoration de personnes
divines. * (Yajur Veda, XVI, 15; Atharva Veda,
XI, 15; Tattiriya Upanishad, VII, 11.)
Se consacrer a ce qui favorise le bien du monde
et s’abstenir de tous actes nuisibles, tels sont
les devoirs principaux de l’homme. On evitera de
frequenter les athees, les menteurs, les indolents,
les paresseux, de meme que ceux qui sont coupables
d’infidelite, d’hypocrisie, d’egoisme et d’imposture.
On cultivera, au contraire, la societe des hommes
instruits, veridiques et pieux qui ont ik cceur le
bien public.

Question : Le peuple de l’Aryavarta (Inde), ne
risque-t-il pas de perdre ses qualites propres si les
Indiens voyagent a l’etranger ?
Reponse : Non, car, partout oii i1 va, un homme
peut toujours garder son caractere propre sans se
corrompre, lorsqu’il est pur d’esprit et de corps et
qu’il pratique des vertus telles que la veracite. Celui
qui s’adonne une vie de peche et A des habitudes
immorales perd sa nature morale et se corrompt
meme s’il reste dans son pays. S’il n’en etait pas
ainsi, pourquoi les anciens auraient-ils entrepris
des Voyages A l’etranger ? Notez bien ce qui est
emit dans le Mahabharata (Shantiparva, Mokshadharma,
137) : e Autrefois le sage Vyasa vivait en
Pdtdla (Amerique) avec son fils et glove Shuka. Le
fils demanda a son pore s’il lui avait enseigne toute
la science spirituelle, ou s’il avait a apprendre
autre chose encore. Intentionnellement, VyAsa
ne repondit pas a cette question. Sur ce point particulier,
it avait déjàdonne son enseignement. Afin
de le faire confirmer par .un temoignage independant,
it dit a Shuka : « Mon fils, allez Mithildpuri
et posez la meme question au roi Janaka. Il vous
donnera la reponse exacte

Ayant entendu ces
paroles de son pere, Shuka quitta l’Amerique pour
Mithilapuri. II visita le continent situe au nordouest
de l’Himalaya, qui s’appelait alors Harivarsha
(l’Europe actuelle), puis les pays des Juifs
appeles Hana (l’Asie Mineure, etc…) De la, it
passa en Chine, de la Chine it continua le voyage
vers l’Himalaya, et vint ensuite it Mithilapuri. II
est dit dans le meme livre que Krishna et Arjuna
allerent en Amerique sur un bateau ashvatdra (c’est-
A-direornii par l’energie electrique), et qu’ils ramenerent
avec eux le sage Udddlaka, l’occasion du
rdjasaya-yajna de l’empereur Yudhishthira.
tre part, le prince Dhritarashtra epousa une princesse
du Gandhdra (Kandandr); Madri, l’epouse
du roi Pdndu, etait la fine du roi de J’Iran. Le
prince Arjuna epousa la princesse Ulapi de Patila
(Amerique). Comment les Indiens d’autrefois auraient-
ils pu faire toutes ces choses sans voyager
a l’etranger ?

La Manu Smriti mentionne egalement un imp&
leve dans les ports indiens sur tous les navires en
partance.
Lorsque l’empereur Yudhishthira celebra son
rajasilya-yajna, it envoya ses freres, le prince Bhima,
le prince Arjuna, le prince Nakula et le prince
Sahadeva chez tous les rois des quatre regions du
globe pour les inviter au yajna. S’ils avaient craint
d’avilir leur caractere en voyageant a l’etranger, ils
ne l’eussent pas fait.

Les Indiens de l’antiquite avaient donc l’habitude
de voyager; ils visitaient toutes les parties du
monde pour des raisons commerciales, touristiques
et politiques. L’ignorance et les fausses doctrines
des pedants dressent aujourd’hui devant vous
comme un epouvantail la perte du caractere et de la
foi. A vrai dire, ceux qui n’hesitent pas a aller
l’etranger et a frequenter les peuples de divers
pays, etudient d’autres coutumes et d’autres civilisations;
ils favorisent le commerce et accroissent
le pouvoir politique de leur propre pays; ils deviennent
intrepides et hardis et gagnent la puissance
et une grande prosperite en s’efforcant d’assimiler
les bonnes qualites et les bonnes mceurs des etran
gers, tout en rejetant leurs erreurs et leurs mauvaises
habitudes. 0 insenses ! vous ne craignez pas de
perdre votre caractere et votre foi par le commerce
avec une prostituee basse et meprisable, mais vous
jugez nuisible et degradant de frequenter des
hommes honnetes s’ils appartiennent _A d’autres
pays 1 N’est-ce pas stupide ?

Cependant it est vrai que ceux- qui se nourrissent
de viande et boivent des liqueurs spiritueuses ont
leur corps, leurs organes et leurs secretions (telles
que l’element reproducteur) satures de fines particules
de ces substances malodorantes. Les Aryas
(Indiens) devraient donc eviter de se laisser aller
I ces habitudes pernicieuses. Mais quel mal y a-t-il
I apprendre le commerce, les arts, et A s’assimiler
les bonnes qualites des strangers ? Si des gens
insenses considerent que c’est un peche meme de les
voir ou de les toucher, ils ne pourront jamais les
combattre, puisqu’il faut forcement voir et toucher
ses adversaires dans la lutte.

Tous les hommes doivent se rappeler que la
bonne conduite consiste simplement I eviter le
mensonge, l’injustice, l’affection et la haine excessives,
et autres mauvaises habitudes, A pratiquer
l’amour et la bonte envers tous, A cultiver la douceur
et la bienveillance et A promouvoir le bienetre
public, etc… Il importe aussi de comprendre
que la religion ne se rapporte qu’I Arne et A la vie
de chacun. Si nous vivons selon la verite, les
voyages ne sauraient nous faire aucun mal. Les
mauvaises consequences ne proviennent que des
peches commis. Cependant it est certain que nous
devons nous assimiler parfaitement la vraie religion
vedique, et apprendre aussi a refuter les religions
fausses, en sorte que personne ne puisse nous induire
en erreur.

Un pays peut-il jamais faire de progres si son
pepple ne commerce avec aucun autre et n’etend
nulle part sa domination ? Un pays a-t-il d’autre
perspective que la misere et la pauvrete, lorsque
ses habitants ne commercent qu’entre eux, tandis
que des strangers contr8lent leur commerce et les
gouvernent ?
Ces hypocrites — les soi-disant pretres et autres
chefs religieux — comprennent parfaitement que
si les gens s’instruisent et voyagent a l’etranger,
ils seront eclair& et ne se laisseront plus prendre
dans leurs filets de fraude et d’hypocrisie. Ces
imposteurs perdraient ainsi leur gagne-pain et leur
reputation. C’est pour cette raison qu’ils attachent
tant d’importance is la question de la nourriture.
Leur but est d’empecher les gens d’aller h l’etranger.
Il est vrai cependant, que meme par erreur, on
ne devrait jamais toucher au yin ou ik la viande.

Tous les hommes dt bon sens comprennent et
constatent qu’en temps de guerre la stricte observance
de restrictions alimentaires absurdes conduit
invariablement a la defaite. Le devoir d’un soldat,
qu’il soit a pied, is cheval, sur un elephant ou assis
dans un char, consiste (en cas de necessite)
manger et is boire d’une main tout en combattant
l’ennemi de l’autre, et a gagner la bataille is tout prix.

En observant des restrictions aussi ridicules que celle
du chaukd (cuisine), et autres pratiques insensees,
ces imbeciles ont perdu leur independance,
leur bonheur, leur richesse, leur puissance politique,
leur science et leur activite — en un mot ils ont
tout perdu. Et ils demeurent inactifs, les mains
vides, suppliant qu’on vienne soulager leur detresse,
qu’on leur donne par charite de quoi obtenir
un peu de nourriture et calmer les angoisses de
la faim. Mais cette aide, ils ne la recoivent jamais.
C’est air*i qu’ils ont completement mine l’Ary avarta
(l’Inde). Cependant it est p arfaitement exact
qu’on ne doit pas menager sa peine pour laver,
platrer, balayer, nettoyer et arranger la cuisine.
On ne doit jamais admettre qu’elle devienne sale
comme celles des musulmans et des chretiens.

Question : Que signifient sakhari et nikhari?
Reponse : La nourriture cuite dans l’eau est
appelee sakhari, tandis que celle qui est cuite dans
le lait ou frite dans le beurre est appelee nikhari
(friande). C’est une autre imposture invent& par
ces coquins. La nourriture cuite dans le lait et
dans le beurre est toujours agreable au goat; les
hypocrites ont invente ces distinctions pour se
remplir l’estomac de nourritures delicieuses et
grasses. En realite, nikhari signifie : muri par la
chaleur et le temps; sakhari s’appliquant ii ce qui
n’est ni cuit ni mari.

Q. : Les dvijas devraient-ils faire cuire• euxmanes
leur nourriture, ou leur est-il permis de
manger de la nourriture preparee par des shildras ?
R. : Its peuvent manger la nourriture preparee
par les shodras. Car le devoir des dvijas — br
manes, kshatriyas, vaishyas (hommes et femmes) —
est de se consacrer a la propagation de la connaissance,
au service de l’Etat, a l’elevage du
betail, a l’agriculture, au commerce et aux arts
(ils ne doivent pas perdre leur temps a faire la
cuisine, etc…). Mais ils ne devraient pas manger
ou boire ce qui a ete prepare dans la maison d’un
shildra, ni utiliser la vaisselle de celui-ci, sauf dans
des circonstances exceptionnelles.

En effet, Apastamba (II, ii, 2, 4) declare : « Dans
les maisons des deux fois nes, les shildras (c’est-
A-dire, les hommes et les femmes ignorants, incapables
de poursuivre une occupation plus elevee)
doivent faire la cuisine et assurer les autres services
domestiques. * Mais leurs corps, leurs vetements,
etc… seront maintenus dans un kat constant de
proprete. En faisant la cuisine dans la maison des
Aryas (les deux fois nes), ils auront la bouche
couverte (d’un morceau d’etoffe), afin que ni leur
haleine ni leur salive ne puisse contaminer la nourriture;
ils se raseront et se couperont les ongles
regulierement une fois par semaine. Its se laveront
avant de preparer les repas, et ne prendront leur
nourriture que lorsque les Aryas seront servis.

Q.: Comment est-il permis de prendre la nourriture
preparee par un shildra s’il est interdit de
manger ce qui a ete simplement touché par lui ?
R. : Cette interdiction n’est qu’une imposture.

Reflechissez donc un peu : celui qui mange du
sucre (brun ou blanc), du beurre, du lait, de la
farine, des legumes, des fruits et des racines, mange
en realite des choses qui ont ete preparees par des
hommes de toutes conditions, aussi bien que leurs
restes. Lorsque les shildras, corroyeurs, balayeurs,
musulmans, chretiens et autres, recoltent des
cannes a sucre, les pelent et en expriment le jus,
ils les manient avec leurs mains sales, puisqu’ils ne
les lavent meme pas apres avoir satisfait leurs
besoins naturels; ils sucent la moitie d’une canne
et mettent la moitie qui reste dans le pressoir,
remplissent un broc en puisant au recipient qui
contient le jus de canne, en boivent a satiete, puis
reversent ce qui reste dans le meme recipient.
Tandis que le suc s’evapore, ils font parfois des
gateaux dans la meme terrine et ne la nettoient
jamais ensuite. Dans la fabrication du sucre blanc,
ils frottent le sucre brun contre leurs souliers dont
les semelles sont souillees de boue, d’ordures et de
poussiere. Les laitiers ajoutent au lait de l’eau qu’ils
transportent dans des pots malpropres, et conservent
le beurre dans les memes recipients. Et lorsqu’ils
fabriquent la farine, les laboureurs la manient
avec leurs mains sales, tandis qu’ils y laissent
tomber des gouttes de sueur. On constate les
mernes pratiques indesirables lorsqu’on observe le
maniement des fruits, des racines et des tubercules.
Quiconque mange de ces choses-la, les prend en
realite des mains d’hommes de toutes conditions.

Q.: Il n’y a aucun mal a prendre de la nourriture
ou de la boisson preparees et maniees derriere notre
dos par des personnes indesirables.
R. : Evidemment, sinon, que mangeriez-vous ?
De la poussiere ou de la cendre ? Le sucre est doux,
le lait et le beurre sont nutritifs, vous ne pourriez pas
vous en passer. Il n’est donc pas etonnant que vous,
qui etes extremement egoistes, ayez invente des
doctrines et pratiques aussi hypocrites. Mais si
vous jugez qu’il n’y a aucun mal a manger ou
boire ce qui n’a pas ete prepare devant vos yeux par
un indesirable, accepteriez-vous de la nourriture
des mains d’un vidangeur ou d’un musulman qui
l’aurait preparee lui-meme, mais pas sous vos yeux ?

Si vous dites : non, vous vous contredisez, et vous
affirmez que c’est mal de prendre une telle nourriture,
meme si elle a ete preparee derriere votre dos.
Il est vrai que si l’on accepte des aliments des mains
de ceux qui mangent de la viande et boivent du
vin (tels que les musulmans et les chretiens), it y a
quelque danger pour les aryas, de contracter euxmemes
ces mauvaises habitudes. Mais ce ne peut
etre un peche pour les aryas de manger ensemble.
Il est extremement difficile pour les gens de progresser
si leur religion et leurs interets ne sont pas
les memes. D’autre part, le progres est impossible
s’ils ne se rejouissent des joies de leur prochain et ne
sympathisent avec ses chagrins. Cependant, le seul
fait de prendre ses repas ensemble ne conduirajamais
a un progre,s reel; l’essentiel, c’est d’eviter
les mauvaises coutumes, et d’adopter les bonnes:

Les causes de la domination etrangere dans 1’InJe
sont : les divisions interieures, les differences de
religion, l’impurete de la vie, le defaut d’instruction,
les mariages d’enfants, les mariages arranges sans
l’assentiment des interessea, l’attachement excessif
aux plaisirs des sens, le mensonge et autres manvaises
habitudes, la negligence dans l’etude des
Vedas, et autres pratiques regrettables. Ce n’est
que lorsque des freres se querellent entre eux
qu’un &ranger peut se vanter d’etre leur arbitre.
Avez-vous donc oublie les coutumes en usage au
temps de la guerre du Mahabharata, it y a un peu
plus de cinq mille ans ? Alors, les soldats mangeaient
et buvaient merne a cheval ou en conduisant leurs
chars. Deja dans le passe ce furent des discordes
interieures qui ruinerent les Kauravas, les Pandavas
qt les Yaavas. La meme maladie fatale s’attache
encore a nous a present. Nul ne sait si jamais cet ennemi
terrible nous 1 achera, ou s’il nous ravira tout
notre bonheur pour nous plonger dans les abimes de
la misere. Les Aryas continuent a marcher sur le
mauvais chemin du vil Duryodhana, ennemi de son
pays et destructeur de sa propre race. Que Dieu
dans sa misericorde nous debarrasse de ce mal
terrible.

De la nourriture, — permise et interdite.
La dietetique est determinee :
10 par la science morale et religieuse;
20 par la science de la sante.
<4 Les deux fois nes (brahmanes, kshatriyas et
vaishyas) ne doivent pas manger de legumes, fruits
et racines, ayant pousse dans les vidanges et autres
matieres impures. n (Manu, V, 5.)
Its doivent s’abstenir de viande et d’intoxicants,
tels que le yin, le cannabis indica, l’opium, etc… *
(Manu, I, 177.)

Its ne doivent jamais prendre de nourriture
nuisible a l’intelligence. (Sharngadhara, IV, 21.)
Its eviteront egalement toute nourriture decomposee,
impure, fermentee, malodorante, etc…, et
aussi celle qui n’a pas ete preparee proprement ou
qui a ete maniee par ceux qui se nourrissent de
viande et boivent de l’alcool, car leurs corps sont
satures de fines particules de viande et d’alcool.
Les aryas ne doivent pas tuer les animaux utiles
tels que les vaches, ni permettre que les autres le
fassent. — Dans une seule generation, une vache
donne a 475.600 hommes du lait, ,du beurre, des
veaux et des genisses. Certaines vaches donnent
trente-deux pints (1) de lait, les autres trois pints
seulement dans une journee, pendant un an environ
(les unes donnent du lait pendant dix-huit mois,
d’autres pendant six mois; nous prenons une
moyenne). En se basant sur ces chiffres, on constate
que le lait donne par une vache pendant la duree
de son existence fournirait un repas a 24.960 personnes.
Une vache vele environ douze fois durant
sa vie. Supposons que deux veaux meurent, et que,
parmi ceux qui restent, cinq soient males et cinq
femelles. Ces dernieres, au cours de leur existence„

donneront ensemble assez de lait pour procurer
un repas a 124.800 personnes. Les cinq veaux males
peuvent produire au moins 180 tonnes de ble; si
nous comptons une livre et demie comme ration
journaliere, 180 tonnes donneront un repas a environ
250.000 personnes. Si l’on compte ensemble le
ble et le lait, on peut dire qu’en une generation une
vache donne un bon repas a 475.600 personnes.

De meme, si nous continuons a calculer la
quantite de ble et de lait produits par une vache
au cours de plusieurs generations, nous verrons
qu’elle nourrit des millions et des millions de gens.
De plus, les taureaux sont tres utiles a l’homme
pour labourer la terre, pour le porter lui-meme,
pour tirer les voitures et les chars et pour transporter
de lourds fardeaux, etc… Mais I’ utilite principale
de la vache est de donner du bon lait. Les bales
sont utiles aussi, comme les vaches et les taureaux,
mais leur lait est moins favorable au developpement
l’intelligence que celui de la vache. C’est pour
cela que les Aryas ont toujours considers la vache
comme le plus utile des animaux. D’autres personnes
bien informees seront du meme avis. Une
chevre donne assez de lait pour fournir un repas
25.920 personnes. Pareillement, les chevaux, les
elephants, les chameaux, les fines et les moutons
rendent des services tres utiles a l’homme, chacun
a sa maniere.

Ceux qui abattent ces animaux sont des ennemis
du genre humain. Lorsque les Aryas etaient au
pouvoir, it n’etait jamais permis de tuer les animaux
utiles. En consequence, l’homme et les autres titres
vivants vivaient dans la paix et le bonheur. Comme
it y avait une grande quantite de lait, de beurre et
d’animaux, la nourriture et la boisson (comme le
lait, etc…) etaient tres abondantes. Mais depuis que
des etrangers, mangeurs de viande, buveurs de yin,
tueurs de vaches et autres animaux, sont venus en
ce pays et ont pris en mains le gouvernement, les
malheurs et les souffrances des Aryas, n’ont fait
qu’augmenter, car it est dit (Vriddha Chanakya,
X, 13) : « Comment peut-on recolter les fleurs et
les fruits d’un arbre si les racines en sont coupees ?

Question : Si tous les hommes devaient vivre en
s’abstenant de viande, les lions et autres animaux
carnivores se multiplieraient en si grand nombre
qu’ils tueraient tous les autres animaux utiles
comme les vaches. Vos efforts pour empecher
l’abatage des vaches ne serviraient de rien.
Reponse : C’est l’affaire de l’Etat de punir et
meme de tuer les hommes et les animaux qui sont
nuisibles a la communaute.

Q. : La viande des animaux tues de cette fa con
doit-elle etre jetee ?
R. : Peu importe qu’elle soit jetee, donnee aux
chiens ou a d’autres animaux carnivores, brulee, ou
meme mangee par quelque mangeur de viande.
Cependant, mangee par un homme, elle a tendance
Fa alterer sa nature et a le rendre cruel.

Est defendue : toute nourriture ou boisson
obtenue en blessant ou en tuant d’autres titres, ou
encore par le vol, la malhonnetete, l’infidelite, la
fraude et I’hypocrisie.
Au contraire, it est permis de se procurer des
nourritures et des boissons par des moyens honnetes,
sans blesser ou tuer aucune creature vivante.
C’est d’ailleurs dans cette categorie d’aliments que
I’on trouve ceux qui donnent la sante et la force,
qui detruisent la maladie, developpent la puissance
intellectuelle et l’energie et prolongent la vie.
Citons le riz, le ble, le sucre, le lait, le beurre, les
fruits, les tubercules et les racines. Le regime sera
varie et equilibre selon de justes proportions. Les
mets seront cuits a point et pris en quantites raisonnables,
aux heures fixees pour les repas. Chacun
s’abstiendra des aliments qui ne conviennent pas
a son temperament ou qui nuisent a sa sante. En
cas de maladie, on suivra le regime prescrit par le
medecin.

Q. : Est-ce un mal de manger dans la meme
assiette ?
R. : C’est un mal, car les hommes n’ont pas
tous la meme nature et la meme constitution’. Par
exemple, en mangeant dans l’assiette d’un lepreux,
on s’expose a contracter sa maladie. Ii est dit
dans le code de Manu (II, 56) : o Un homme ne
doit jamais dormer un autre les restes de sa
nourriture, ni manger dans l’assiette d’un autre, ni,
manger trop. Apres le repas, it importe de se laver
les mains et de se rincer la bouche.

Q.: Comment donc interpreterez-vous ce texte :
L’eleve doit manger les restes de son maitre ?
R. : Ce texte signifie que l’eleve doit servir son
maitre d’abord. 11 mangera lui-meme ensuite —
non pas les restes du maitre, mais ce qui n’a pas ete
pris ou touché par lui. Autrement dit, le texte
signifie simplement que le maitre doit prendre son
repas avant l’eleve.

Q. : S’il est defendu de manger des restes, le
miel (les restes des abeilles), le lait (les restes des
veaux), la nourriture qu’on laisse soi-m’eme apres
en avoir pris un morceau, devraient aussi etre
interdits.
R. : Le miel n’entre pas dans la categorie des
restes. C’est un aliment recommande, car it contient
l’essence de plusieurs plantes medicinales. Le veau
ne peut boire que le lait qui sort des mamelles de
sa mere, non pas celui qui y reste contenu; c’est
pourquoi le lait obtenu en trayant une vache apres
que le veau a tete ne peut pas etre appele reste.
Mais it convient de laver soigneusement le pis de
la vache avec de l’eau pure avant de la traire; le
seau a lait aussi doit etre parfaitement propre. Il n’y
a nul inconvenient a manger ses propres restes.

Q.: Le mari et la femme peuvent-ils manger les
restes l’un de l’autre ?
R. : Non, car chacun a sa nature et sa constitution
propre.

Q. : Quel mal y a-t-il a manger ce qui a ete
prepare par n’importe quel homme? En effet, le
corps de tout homme, soit brahmane du de
basse caste, est toujours fait de chair et d’os, et le
meme sang circule dans les veines de tous.
R. : Les brahmanes (hommes ou femmes) sont
nourris d’aliments excellents, donc leurs corps sont
formes par des elements reproducteurs ne comportant
aucune impurete; aucun element deletere ;
au contraire, les corps d’hommes et de femmes
inferieurs sont tout remplis d’impuretes et autres
matieres immondes. II convient donc que nous
mangions et buvions en compagnie des brahmanes
et des membres des autres castes superieures, mais
non pas avec des vidangeurs et des corroyeurs. Que
diriez-vous si l’on vous posait la question suivante :
Considerez-vous toutes les autres femmes, telles
que votre mere, votre sceur, votre belle-mere, votre
belle-sceur, votre belle-fille, comme vous considerez
votre propre femme, pour la seule raison qu’elles
sont toutes faites de chair et de sang ? » Vous seriez
rempli de confusion et refuseriez de repondre.

Q. : Vous enduisez la cuisine de bouse de vache
et de terre. N’est-elle pas souillee de ce fait ?
R. : La bouse de vache, &ant grasse, adhere au
plancher; elle ne salit pas les vetements et n’a pas
un aspect malpropre. Une piece convenablement
enduite d’une mince couche de bouse melangee
de la terre mouillee est agreable a l’ceil. Dans la
piece oil l’on fait cuire les aliments, et ou l’on prend
aussi parfois les repas, des particules de nourriture
(pain, sucre, beurre, etc…) tombent inevitablement
sur le plancher; celui-ci se salit, ce qui attire les
mouches et autres insectes. Si la cuisine n’etait
pas convenablement balayee, enduite et nettoyee
chaque jour, elle deviendrait sale comme une
latrine. La cuisine doit donc etre bien enduite de
bouse et de terre, balayee et tenue parfaitement
propre. Ce qui precede s’applique a la cuisine dont
le sol est fait de briques et de terre ou de terre
seulement. S’il s’agit d’une piece cimentee, on la
nettoiera en la lavant a grande eau. Il ne faut jamais
negliger la cuisine au point qu’elle devienne sale
et en desordre comme celle d’un musulman, ou l’on
voit un tas de charbon de bois dans un coin, un tas
de cendres dans un autre, un fagot dans le troisierne;
ici un chaudron casse, et la un plat sale, ici des os,
et la quelques quartiers de viande; et quant aux
mouches, mieux vaut n’en pas parler ! Ce lieu est
en general si malpropre, que si un homme respectable
allait s’y asseoir, ce simple spectacle lui
souleverait le cceur, comme s’il se trouvait dans les
latrines.

Mais si vous croyez souiller votre cuisine en
l’enduisant de terre et de bouse, pourquoi enduisezvous
ainsi les murs des autres pieces de votre
maison? Pourquoi brillez-vous de la house de
vache dans votre foyer, utilisant ensuite les braises
pour allumer votre narghileh?
Q. : Doit-on prendre ses repas dans la cuisine ?
R. : On peut prendre ses repas n’importe ou
pourvu que l’endroit soit propre et e n ordre. Mais
en temps de guerre, ou dans d’autres circonstances
exceptionnelles, it est permis de manger et de boire
n’importe oil et dans n’importe quelle position —
a cheval, en conduisant un char, ou debout.

Q. : Ne peut-on manger que la nourriture que
l’on prepare soi-meme ?
R. : Les aryas peuvent manger, en compagnie
d’autres aryas, la nourriture preparee proprement
par n’importe lequel d’entre eux. Si les brahmanes
(hommes et femmes) devaient consacrer leur temps
a faire la cuisine, a laver la vaisselle, a balayer et a
nettoyer, tout en observant des restrictions embarrassantes
comme celle du chauk a, qui donc alors se
consacrerait a des travaux plus nobles, indispensables
au progres des sciences et des arts ?

A l’occasion du rajasaya-yajna de l’empereur
Yudhishthira, des rois et des princes, des sages et des
savants etaient venus de toutes les parties du monde.
Its mangeaient et buvaient tous ensemble. Mais
depuis lors, les religions musulmane, chretienne et
autres sont apparues, et les aryas ont commence a
se quereller et a se combattre entre eux. Les musulmans
et les chretiens se sont mis a manger du bceuf
et a boire du yin. C’est alors que ces ennuyeuses
restrictions alimentaires ont pris de l’importance
dans notre pays.

Le Mahabharata nous park meme de mariages
entre Aryas et strangers. Geindhciri, Madri, Ulftpi
et autres princesses du Gandhara (Kandahar), de
Perse, d’Amerique et d’Europe, epouserent certains
princes indiens. Shakuni et d’autres, mangeaient
avec les Kauravas et les Pandavas. Its ne se querellaient
jamais, car it n’y avait qu’une seule religion
dans le monde entier, la religion vedique. Tous y
croyaient fermement. Its consideraient les chagrins
et les joies, les gains et les penes d’autrui, comme les
leurs propres. C’est alors seulement que la paix et le
bonheur ont regne dans le monde entier.— Mais,
helas, les temps sont changes. Les religions sont
divisees, de meme que leurs adeptes. Des luttes
et des haines ont considerablement augments les
souffrances des hommes. C’est le devoir de tous les
titres sages de lutter contre ces maux et de soulager
cette souffrance. Puisse le souverain omniscient
repandre en tous les cceurs la semence de la vraie
religion, en sorte que toutes les fausses religions et les
doctrines erronees perissent sans retard. Que tous
les hommes sages y reflechissent impartialement,
qu’ils abandonnent toute haine, toute mechancete,
et qu’ils travaillent au bonheur de tous.

Ma profession de foi
Je crois en une religion basee sur les principes
universels que l’humanite a consideres et considerera
toujours comme vrais. II s’ensuit que cette religion
— primordiale et eternelle — est au-dessus de toutes
les querelles doctrinales. L’opinion des ignorants ou
des sectaires ne doit pas retenir l’attention du sage.
Seule est vraie et digne de foi la religion adoptee
par les aptas, gens honnetes en paroles, en pensees
et en action, et qui collaborent au bien general avec
impartialite et sagesse. Les doctrines rejetees par
les aptas seront considerees comme fausses et sans
valeur.

Ma conception de Dieu et de la creation tout
entiere est basee sur le Veda et les autres Shastras
authentiques et je me trouve d’accord avec tous les
sages, depuis Brahma jusqu’a Jaimini. J’apporte
ici une profession de mes croyances que je soumets a
l’approbation de tous les gens de bien. Je n’ai pas
la moindre intention de fonder une nouvelle
religion ou une nouvelle secte. Mon seul but est de
fonder ma croyance sur la verite, de rejeter l’erreur
et d’aider les autres a faire de meme.
Si j’etais de parti pris, j’aurais milite pour telle
ou telle religion existant dans l’Inde. Mais je ne
l’ai pas fait. Je n’approuve pas ce qu’il y a de faux
ou de critiquable dans les institutions de ce pays ou
d’un a utre. Mais je ne rejette pas ce qu’il y a de
bon et ce qui s’accorde avec les principes de la vraie
religion. Et je n’ai aucun desir de le faire, car c’est
indigne -d’un homme.

Un homme digne de ce nom doit posseder du
jugement et de la reflexion, avoir pour les sentiments
des autres les memes egards que pour les
siens propres. Il ne doit pas craindre l’injustice, si
puissante soit-elle, et it doit rendre hommage a la
vertu, meme sans defense. Il met son point d’honneur
a proteger et a favoriser les Bens de bien et a
se conduire dignement envers eux, si faibles et
denues de ressources soient-ils. Il s’efforce de
detruire et d’humilier les mechants et de s’opposer
a eux quelle que soft leur puissance
s’expose ainsi a de terribles souffrances, peutetre
meme a boire l’amer calice de la mort en accomplissant
ce devoir que lui confere sa dignite d’homme.
Mais it ne doit pas reculer.

Il est bon de citer ici les vers qu’ecrivirent a
ce sujet le roi Bhartrihari et d’autres sages :
I) Bhartrihari : u Que le mondain l’encense ou
le critique, que la fortune lui sourie ou lui
soit defavorable, que la mort le frappe sans
attendre ou lui accorde une longue vieillesse,
jamais le sage ne s’ecarte du sentier de la
justice. *

II) Mahabharata : « Un homme ne doit jamais
renoncer au dharma (justice), ni par luxu re,
ni par crainte, ni par ambition, ni meme
pour sauver sa vie. Le dharma est imperissable,
mais non le plaisir ou la douleur, et
l’ame est immortelle au contraire du corps. *
III) Manu : K Un seul ami vous suit apres la mort.
Tous les autres vous abandonnent.
IV) Upanishad : « C’est la verite qui fait des conquetes,
mais le mensonge n’en fait pas. Les
hommes sages et pieux ont toujours marche
sur le sentier de la justice. Et c’est en le
suivant que les grands sages dont les desirs
etaient disciplines (justes) sont arrives a la
plus haute citadelle de la verite : Dieu. *

V) Upanishad : Nulle vertu n’est plus belle que
la veracite, nul peche plus noir que le mensonge.
Nulle connaissance n’est plus elevee
que celle de la verite. Que tout homme vise
l’acquerir. *
Puissent tous les hommes acquerir cette ferme
croyance (en le pouvoir de la verite et de la justice)
que professent ces grandes rimes.
Voici un bref resume de mes croyances, dont on
trouvera au cours de ce livre l’expose detaille :

1. Celui que Pon noinme Brahman, le Tres-Haut,
l’Esprit supreme, present dans tout l’univers, est
la personnification de la connaissance et de la felicite.
Sa nature, ses attributs, ses caracteristiques
sont sacres; omniscient, sans forme, ubiquitaire,
incree, eternel, infini, tout-puissant, juste et bienveillant,
c’est lui l’auteur de l’univers ; it le conserve
et le dissout. It dispense aux Ames les fruits de leurs
actions selon une justice absolue.

Lui seul est le grand Dieu.
2. Je crois que les quatre Vedas, expression de la
connaissance et des verites religieuses, sont la
parole de Dieu. Its comprennent ce qu’on appelle
les Samhitas (les mantras seulement). Its ne cornportent
aucune erreur, point n’est besoin d’autre
livre pour les confirmer. Its sont comme le soleil,
qui revele sa nature par sa propre lumiere, tout
en eclairant l’univers entier.
Je considere comme ouvrages secondaires les
commentaires des quatre Vedas : les Br Ahmanas,
les six Angas, les six Upangas, les quatre Upavedas
et les onze-cent-vingt-sept Shalchas, explications
des textes vediques par Brahma et d’autres grands
rishis. En d’autres termes, ils font autorite dans la
mesure oii ils sont conformes aux enseignements
des Vedas. Je rejette sans restriction les passages
qui sont en contradiction avec les injonctions
vediques.

3. La pratique de la justice et de la verite (en
paroles, en pensee et en actes) et des autres vertus
— en un mot l’obeissance a la volonte de Dieu telle
que l’expriment les Vedas, voila ce que j’appelle
dharma (bien). Mais j’appelle a-dharma (mal)
toute action opposee a la volonte de Dieu, c’esta-
dire, guidee par la partialite, l’injustice ou l’hypocrisie.
4. Je crois que Fame est un principe eternel
susceptible d’attraction ou de repulsion, sensible
au plaisir et a la douleur, douee de conscience et
dont la connaissance est limitee.
5. Dieu et l’ ame sont des entites distinctes, du
fait de leur nature differente et de leurs attributs
et caracteristiques dissemblables.
Its sont toutefois inseparables, fame &ant penetree
par Dieu, et ils ont certains attributs en cornmun.

Un objet materiel sera toujours distinct de
l’espace dans lequel it est situe. Entre eux, it n’y
aura jamais identite. Il en est de meme de Dieu et de
l’ame. LeLI relation est celle de ce qui penetre a ce
qui est penetre, de Ore a fils, de celui qui est adore
a l’adorateur.
6. Je soutiens que trois choses sont sans commencement
: Dieu, Fame et la prakriti —cause materielle
de l’univers — on les appelle aussi substrata
eternels. Leur essence, leurs attributs et caracteristiques
sont eternels egalement.

7. La substance, les proprietes, les caracteristiques,
resultant d’une combinaison, cessent d’exister
quand la combinaison se dissout. Mais la force en
vertu de laquelle une substance s’unit a une autre,
ou s’en dissocie, est eternellement inherente a cette
substance. Et cette force l’oblige a chercher des
unions ou des separations semblables. Union et
separation, creation et dissolution (du monde),
naissance et mort (des etres) se sont succede de
toute &unite.

8. La creation dans sa variete infinie est le resultat
d’une combinaison intelligente de substances elementaires
diverses selon l’ordre et les proportions
voulues.
9. La creation est l’action naturelle et essentielle
de l’energie divine. Quelqu’un demanda un jour :
A quoi servent les yeux ? I1 lui filt repondu : Its
servent a voir. De meme l’energie creatrice de
Dieu ne peut s’exercer et les Ames ne peuvent
recueillir le fruit de leurs actions que si le monde est
cree.
10. Le monde est cree et son createur est le Dieu
dont nous venons de parler. L’existence d’une
ordonnance dans l’univers, et le fait que la matiere
inerte est incapable de prendre par elle-meme une
forme — telle qu’une graine, par exemple —
prouvent qu’il doit y avoir un createur.

11. L’Ame est esclave de sa condition terrestre
par le fait de son ignorance. L’ignorance est la
source du peche; par exemple, elle amene l’homme
a venerer d’autres objets que Dieu. Elle obscurcit
ses facultes intellectuelles faisant naitre ainsi la
douleur et la souffrance. J’emploie le terme
4 esclavage » pour marquer que nous subissons cet
etat sans le &siren
12. Le salut, c’est la liberation de l’ Arne des
souffrances de toutes sortes, puis la periode suivante
ou elle se meut librement dans le sein du Dieu
tout-puissant et dans son immense creation, avant
de retourner a la vie terrestre.

13. On obtient le salut par l’adoration de Dieu,
a savoir : la pratique du yoga, l’accomplissement de
bonnes actions, l’acquisition de la connaissance
veritable en pratiquant le brahmacharya, la frequentation
des sages, l’amour du vrai savoir, la
purete de la pensee et une vie active.
14. La richesse honnetement gagnee constitue
l’artha. Les biens mal acquis s’appellent l’anartha.
15. La satisfaction de desirs legitimes grace a une
richesse honnetement acquise est le kdma.
16. La classe et l’ordre d’un individu doivent etre
determines selon ses merites.

17. Celui-la seul est digne du titre de roi qui est
doue de grandes qualites et d’un noble caractere ;
celui qui suit les principes de la justice, qui aime
ses sujets, les traite comme un ‘Are ses enfants et
s’attache sans cesse a les developper et a les rendre
heureux.
18. Le bon sujet est doue d’excellentes qualites et
d’une noble personnalite. Il est integre et suit les
voies de la justice et de la probite. II prend a cceur
le bonheur de ses semblables et de son souverain
qu’il considere comme un Ore et auquel it demeure
loyal.

19. Reflechir avant d’agir, etre sincere et avoir
herreur du mensonge, combattre l’injustice et
soutenir la justice, aimer les autres comme soi-meme,
voila le propre de l’homme juste.
20. Les devas sont les sages et les savants, les
asuras sont les ignorants et les imbeciles, les
rakshasas sont les mechants et les pecheurs et les
pishdchas ont des habitudes immondes.

21. La devapilja consiste a honorer les sages, les
parents, les maitres et ceux qui voyagent en enseignant
la verite. Elle consiste aussi a honorer les
dirigeants honnetes, les hommes justes, les femmes
chastes et fideles, les hommes attaches a leur epouse.
Et cela est tine chose recommandable. Le contraire
est l’adevapdja que je considere comme une chose
mauvaise, de meme que le culte des objets inertes
et morts.
22. L’education (shiksha) est le moyen d’acquerir
la connaissance, le savoir, l’honnetete, le
controle de soi, et autres qualites — en combattant
l’ignorance et les mauvaises habitudes.

23. Les Puranas sont les Brahmanas, tels que
1’Aitareya Brahmans, ecrits par les grands rishis,
comme Brahma. On les appelle encore Itihasa,
Kalpa, Gdthd et Ndrdshamsa. Le Blagavata et les
autres ouvrages du meme type ne sont pas les vrais
Puranas.
24. Tirtha est le moyen qui nous permet de
traverser cet « ocean de douleur ». On l’obtient en
parlant sans detours, en recherchant la vraie connaissance,
en freipentant les Bens de bien. I1 faut
aussi pratiquer les yamas et autres etapes du yoga,
au cours d’une vie active, devouee a la diffusion
de la connaissance et a l’accomplissement de bonnes
actions. Les soi-disant lieux saints sur la terre
ferme ou sur l’eau ne sont pas des tirthas.

25. L’action prime le destin, car elle le condi-
,tionne. Si l’activite est bien orientee, un heureux
destin en decoule. L’action mal orientee conduit au
malheur.
26. Il convient qu’un homme ait a regard d’autrui
les mernes sentiments que pour lui-menr.
Qu’il compatisse aux malheurs des autres et se
rejouisse de leur bonheur.

27. Les samskaras concourent au perfectionnement
physique, intellectuel et spirituel de l’homme.
II y a seize samskaras en tout, depuis la conception
jusqu’ a rincineration. Et j’estime que leur stricte
observance est un devoir pour tout le monde. Rien
ne doit etre fait pour les morts une fois qu’on les a
incineres.
28. Je recommande particulierement l’accomplissement
du yajna : respect des sages; application
des principes de la physique, de la chimie et de la
mecanique a la vie pratique; diffusion de la connaissance;
accomplissement de l’agnihotra qui
favorise le bien-titre de tous les hommes en purifiant
lair et les vegetaux.
29. Les titres nobles s’appellent aryas et les gees
malhonnetes, dasyus.

30. Ce pays s’appelle Aryavarta car it a ete
l’habitat des aryas des l’aube de la creation.
L’Himalaya le borde au nord, et les montsVindhyas
au sud; a l’ouest, it s’arrete a l’Indus et a l’ouest au
Brahmapoutra.
31. Un acharya est celui qui enseigne les sciences
des Vedas ainsi que leurs Angas et Upangas. Il
aide ses disciples a mener une vie honnete en
evitant les vices et les mauvaises habitudes.

32. Seul l’homme susceptible d’acquerir une
vraie culture, dont le caractere est sans reproche,
qui est avide de savoir et qui aime son maitre, est
digne du nom de shishya (disciple).
33. Gourou veut dire pere ou mere. Ce terme designe
aussi celui grace a qui l’esprit est initie a la
verite et eloigne de l’erreur.
34. Celui qui est purohita souhaite le bien de son
yajamana et ne lui enseigne que la verite.
35. Un upadhydya est un professeur capable
d’enseigner certaines parties des Vedas ou des
Angas.

36. Shishtdchara definit une vie vertueuse, consacree
durant le brahmacharya a l’acquisition de la
connaissance par le moyen critique des huit sortes
de preuves (connaissance directe, etc…). Celui qui
mene cette vie est un shishta.
37. Je crois aux huit sortes de preuves (telles que
la connaissance directe, etc…).
38. Celui-la seul est un apta qui est franc, integre
et altruiste.
39. Il y a cinq criteres :
a) la nature, les attributs et les caracteristiques de
Dieu et l’enseignement des Vedas.
b) les huit sortes de preuves.
c) les lois de la nature.
d) la conduite des aptas.
e) la purete et le temoignage interieur de l’ame.
C’est en se basant sur ces cinq principes que
l’homme doit distinguer la verite de l’erreur.

40. Propkdra (philanthropie) est l’aide qu’on
apporte aux hommes dans leur lutte contre les
vices et la souffrance pour les cider a etre vertueux
et heureux.
41. L’Ame est fibre dans ses actions mais sa
recompense lui vient de Dieu. C’est en toute independance
que Dieu accomplit le bien. •
42. Le svarga (paradis) se definit par la jouissance
du supreme bonheur, une fois obtenus les moyens
de l’atteindre.
43. Naraka, c’est l’enfer ou l’on souffre les plus
grands tourments quand on les a merites.

44. La naissance, janma, revet l’Ame d’un corps
visible. Consideree sous l’angle du temps, elle est
soumise aux trois modalites du passe, du present et
de l’avenir.
45. La naissance n’est que l’union de l’Ame et du
corps, la mort marquant la fin de cette association.
46. Se marier, c’est accepter en public et selon les
lois (Vedas et Shastras) la main d’une personne de
l’autre sexe qui y consent.

47. Niyoga est une union temporaire, les conjoints
etant de meme classe, ou l’homme etant de
classe superieure. Cette union a pour but de donner
le jour a un enfant quand le mariage n’a pas rempli
ce but. On y recourt dans les cas extremes, mort
d’un des conjoints, ou sterilite due a une maladie.
48. Stuti, la glorification, consiste a louer les
attributs et les pouvoirs divins, ou a les entendre
celebrer en vue de se les fixer dans l’esprit et d’en
saisir le sens. Elle nous inspire de l’amour pour
Dieu.

49. Par la prarthana (la priere) on s’adresse
Dieu, apres avoir travaille avec conscience, pour
obtenir la connaissance supreme (et les autres
benedictions) qui resultent de la communion avec
lui. Elle cree l’humilite dans le cceur du croyant.
50. Upasana (communion) consiste a se rapprocher
autant que possible de la purete et de la
saintete de l’esprit divin. 11 s’agit de sentir la
presence de Dieu dans notre cceur en saisissant sa
nature ubiquitaire. C’est la pratique du yoga qui
nous permet la connaissance directe de Dieu.
L’upasana etend le champ de notre connaissance.

51. Faire la saguna-stuti, c’est adorer Dieu pourvu
de tous les attributs qui lui sont inherents; tandis
que la nirguna-stuti est une louange de Dieu
depourvu des attributs qui sont strangers a sa nature.
La saguna-prarthana est une priere adressee a
Dieu pour acquerir de grandes vertus. La nirgunaprarthana
lui demande de nous liberer de nos
faiblesses.
La saguna-upasana est une abdication de soimeme
devant Dieu et sa volonte, et une prise de
conscience de Dieu pare d’attributs en harmonic
avec sa nature.

La nirguna-upasana est une soumission analogue
mais devant Dieu envisage sans les attributs qui
sont strangers a sa nature propre.
Voila un bref apercu de mes croyances. On en
trouvera une justification detaillee dans le present
ouvrage ainsi que dans mes autres ceuvres (voir
l’ 44 Introduction au Commentaire des Vedas *).

En d’autres termes, je tiens pour vrai ce qui est
digne de creance aux yeux de tous : la parole d’un
homme franc par exemple; tandis que je tiens pour
errone ce qui est considers comme faux par tous,
le mensonge, par exemple.
Je n’approuve pas. les querelles des sectaires, car
leur proselytisme est trompeur et divise le peuple.
Le seul but de ma vie A ete de mettre fin A ces
rivalites. En prechant les verites universelles, je me
suis efForce de rattacher tous les hommes a une
seule religion pour qu’ils cessent de se hair et
qu’ils vivent pour leur plus grand avantage dans la
bonne volonte, la paix et le travail.

Puisse cette doctrine atteindre les extremites du
monde avec l’aide de Dieu et des hommes de bonne
volonte. Puisse chacun acquerir ainsi l’honnetete,
la richesse et la satisfaction de ses desks legitimes.
Tous alors feront leur salut, s’eleveront moralement
et vivront dans le bonheur.
Tel est le but de ma vie !
# 0 Dieu, toi qui es l’Ami de tous et le plus saint
de tous, toi qui gouvernes l’univers, sois nous
misericordieux. Veuille, o tout-puissant Seigneur
et soutien du monde, npus conferer la sagesse et la
puissance. Etre omnipresent et omnipotent, daigne
repandre tes benedictions sur nous r (Rig Veda.)