Chapter Three

De 1’Education
(suite)
Le devoir supreme des parents et des maitres est
de faire de leurs enfants des titres instruits, nobles,
fins et de caractere aimable.
Porter des bijoux n’ajoute aucune beaute a l’ ame.
Cette coutume ne sert qu’a flatter la vanite et
autres passions basses. Elle inspire la crainte des
voleurs et peut meme causer la mort. Plus d’un
enfant a perdu la vie aux mains des voleurs ou des
meurtriers parce qu’il portait des bijoux. <4 Bienheureux
les hommes et les femmes dont l’esprit est
concentre sur l’acquisition de la connaissance, qui
possedent un caractere doux et aimable, qui cultivent
la franchise et autres vertus analogues

a qui
toute mesquinerie et toute impurete sont etrangeres,
qui eclairent l’esprit de ceux qui sont dans l’ignorance,
dont la plus grande joie consiste a faire le
bonheur des autres en prechant la vent& en
repandant genereusement la connaissance sans
esperer de salaire ni de recompense, et qui accomplissent
les oeuvres desinteressees prescrites par les
Vedas.

L’enfant est envoye a l’ecole
Lorsqu’ils auront atteint l’age de huit ans, filles
et garcons seront envoyes dans leurs ecoles respectives.
Dans aucun cas on ne les confiera a des
maitres indignes de leur tache.. Seuls ont qualite
pour enseigner, les titres pieux qui possedent les
connaissances necessaires.

L’ecole sera situee dans un lieu retire, celle des
filles a 5 kilometres de celle des garcons. Les professeurs
et les employes, tels que les domestiques,
devront tous etre du sexe masculin dans yecole
des garcons et du sexe feminin dans l’ecole des
filles. L’entree de l’ecole sera interdite merne a un
enfant de cinq ans du sexe oppose. Les professeurs
veilleront a ce que les eleves n’aient aucun rapport
d’aucune sorte avec des personnes de l’autre sexe.

L’ecole devra se trouver a huit kilometres au
moins de la vine ou du village le plus proche. Tous
les &eves seront trait& de meme en ce qui concerne
la nourriture, la boisson, le vetement, les places,
etc… Les princes et les princesses, comme les
enfants des mendiants, pratiqueront tous une
stricte discipline physique et mentale. On ne leur
permettra ni de voir leurs parents ni de communiquer
avec eux. Ainsi liberes de tous soucis mondamns,
ils se consacreront cceur et ame a leurs
etudes. Leurs maitres les accompagneront dans
toutes leurs recreations, afin qu’ils ne se laissent
aller ni an mal, ni a l’indolence.

Mann dit : « L’Etat et la societe devraient
obliger tous les parents a envoyer leurs enfants a
l’ecole apres la cinquieme ou la huitieme armee, et
toute infraction a cette regle devrait etre punie par
la loi. N (Manu, VII, 152.)

La premiere ceremonie de l’upanayana (1) sera
celebree a la maison, la seconde a l’ecole. Les
parents et les maitres devraient enseigner a leurs
enfants le mantra Gliyatri selon l’interpretation
suivante : 4 0, Seigneur, o, personnification de
“existence, de l’intelligence et de la felicite parfaites
! Eternel, saint, omniscient! Toi qui soutiens
et gouvernes l’univers, Createur supreme, Esprit
qui penetre tout! Ocean de misericorde! Tu es la
vie de la creation, toi dont la seule contemplation
dissipe nos peines et nos douleurs. 0 Pere, laissenous
contempler to nature sainte et adorable, et
veuille diriger notre intelligence. Tu es notre Dieu,
seul digne de culte et d’adoration. Nul ne t’egale,
nul ne to depasse. 0 notre Pere, notre Maitre, notre
Juge, toi seul nous conferes le bonheur ! *

Culte
Lorsqu’on aura enseigne et explique aux enfants
le mantra ci-dessus, on leur apprendra la methode
de la samdhyopiisand (service divin), avec ses preliminaires
et ses accessoires.
Les itapes preliminaires suivantes sont d’importance
secondaire :
10 Le bain. Manu dit : « L’eau debarrasse le

corps de ses impuretes. La verite exalte l’esprit.
La connaissance et la consecration parfaite au
devoir elevent l’ame. La richesse des idees affine
l’intelligence. (Manu, V, 109.) Tout homme
devrait se baigner avant son premier repas.
20 L’tichamana. Ce rite consiste a boire de I’eau
dans le creux de la main. La quantite d’eau doit etre
tout juste suffisante pour atteindre le fond de is
gorge. Le but est de remedier a l’irritation ou a la
secheresse eventuelle de—la gorge.

30 La mcirjanii : aspersion d’eau, a l’aide de la
pointe du medius et de l’annulaire, sur le visage et
autres parties du corps. Son but est de dissiper le
dernier engourdissement du sommeil.
Les ewes essentielles de la samdhyopasana sont
les suivantes
10 Le preindyiz’ma ou contrele de la respiration.
Patanjali dit dans son Yoga Shastra (Yoga Shastra,
Sadhanapada, 28) : « La pratique du pranayama
consume graduellement les impuretes et exalte
l’ Arne. La lumiere interieure de la connaissance
augmente graduellement jusqu’l l’emancipation
de Fame. * Manu dit (VI, 71) : « Le pianayama
consume toutes les impuretes de l’ame et des sens,
tout comme l’orfevre qui souffle fortement sur un
morceau d’or impur en elimine par oxydation
toutes les impuretes.

Methode de pranayama (Yoga ShAstra, Samadhipada
XXXIV). o Dans I’acte de vomir, le contenu
.de I’estomac est violemment expulse; ainsi
doit l’etre le souffle, qui sera arrete aussi longtemps
que possible par contraction du diaphragme. *
Lorsqu’une gene se fera sentir, on inspirera lentement.
Cet exercice sera repete selon le &sir et
la force de chacun. En pratiquant le pranayama,
it faut se concentrer sur la syllabe AOM. Cela
exalte et purifie ame, tout en developpant la
faculte de concentration.

Il y a quatre sortes de pranayama :
a) Bahyavishaya. C’est l’exercice decrit cidessus,
dans lequel l’expiration est maintenue le
plus longtemps possible.
b) Abhyantara. Ici, l’inspiration est maintenue
le plus longtemps possible.
c) Stambhavritti. Cet exercice consiste a arreter
le souffle a n’importe quel stade de la respiration.
d) Bahydbhyantarakshipa. Dans cet exercice, le
processus ordinaire de la respiration est contrarie.
Alors que l’inspiration n’est pas encore terminee,
on l’interrompt pour expirer, et vice versa. En
inversant ainsi la respiration, l’expiration et l’inspiration
sont arretees tour a tour. Grace a cet exercice,
le processus de la respiration, et, partant, l’esprit et
les sens, sont soumis au controle direct de la volonte.

L’augmentation de l’activite et de la force physiques
permet a l’esprit de devenir assez subtil
pour saisir aisement les sujets les plus profonds et
les plus complexes. Ces exercices concourent egalement
a la preservation et au perfectionnement de
l’element reproducteur qui procure, a son tour,
la maitrise de soi, la vigueur de l’esprit, la force,
l’energie et la rigueur de (‘intelligence.
Les filles, aussi bien que les garcons, pratiqueront
le pranayama.

2° L’aghamarshana. Desir intense de se preserver
de la pensee meme du peche.
3° Le manasaparikramana. Action de diriger
l’esprit successivement vers les six points cardinaux:
Nord, Sud, Est, Ouest, Zenith et Nadir, prenant
conscience de la presence de Dieu en chacun d’eux.
40 L’upasthana. Prendre conscience de Dieu
comme source de toute lumiere, de toute vie, de
toute connaissance, etc…
5° La stud, glorification; la prdrthana, priere;
l’upasand, communion.

Cette samdhyopasana doit etre pratiquee dans
un lieu retire, avec l’esprit concentre. Manu dit :
o Cherchez un endroit tranquille situe pres de l’eau,
concentrez votre esprit, et accomplissez votre
samdhyopasana. N’oubliez jamais de reciter le
mantra de la Gfiyatri, et meditez sur ses significations
diverses. Agissez en consequence. (Manu,
II, 104.)
Le devayajna est le second devoir essentiel de
la journee. I1 comprend l’agnihotra, et la frequentation
de gens erudits et pieux que I’on servira
de son mieux.

La samdhyopasana et l’agnihotra doivent etre
accomplis deux fois par jour, le matin et le soir,
car la nuit et le jour ne se rencontrent que deux fois
en vingt-quatre heures.
On consacrera une heure au moins a la contemplation
de Dieu, et cela avec une parfaite concentration
d’esprit, tout comme le yogin pratique le
yoga. Les moments propices a l’agnihotra sont
l’aurore et le crepuscule.
Les instruments necessaires sont :
1. La vidi, recipient (de terre ou de metal) en
forme de tronc de pyramide renverse, ou l’on fera
le feu. Cet instrument aura les dimensions suivantes.
Profondeur et cote de la base : 12 a 16 angul (environ
25 a 33 cm.). Cote du sommet : 3 a 4 angul
(environ 6 a 7 cm.). Le cote de la base etant ainsi
environ 4 fois le cote du sommet.

2. Deux recipients pour l’eau servant aux ablutions
des mains, etc.
3. Un plat destine a contenir le beurre clarifie.
4. Une cuillere de bois, d’argent ou d’or.
Maniere de proceder :
Placer quelques morceaux de bois (santal, butea
frondosa, ou manguier) au fond de la vedi; placer
le feu au milieu et de nouveaux morceaux de bois
sur le tout. Chauffer le beurre clarifie et le melanger
avec des substances odoriferantes. Le verser alors
sur le feu tout en recitant les mantras du homa.
On recitera un mantra a chaque cuilleree de beurre
versee dans le feu.
Le but du homa est de purifier et de renouveler
l’air.

La recitation des mantras pendant l’agnihotra
explique le sens de ce rite; en outre, la repetition
des formules sacrees les fixe dans is memoire; elle
favorise egalement ]’etude du Veda.
Nous avons decrit les deux seuls yajnas que les
etudiants soient tenus d’accomplir.
D’apres certains auteurs, « Une personne pent
accomplir le yajnopavita (1) de sa propre caste
et des castes inferieures a la sienne. II peut egalement
enseigner a ces memes castes. Ainsi, un
briihmane peut accomplir le yajnopavita pour des
brahmanes, des kshatriyas et des vaishyas; un
kshatriya, pour, des kshatriyas et des vaIshyas seulement;
un vaishya enfin, ne pourra le faire que
pour les Bens de sa caste. Un shiklra intelligent et
respectable devra aussi connaitre tons les Shistras
sauf le Veda, mais sans accomplir l’upanayana. De
nombreuses autorites soutiennent cette opinion.
(Sushruta Siltrasthana, Ch. IL)

Manu dit (Chap. III, 1) : « Un etudiant doit
observer le brahmacharya (la chastete) et etudier
les Vedas, ainsi que les ouvrages qui s’y rattachent,
pendant neuf, dix-huit, ou trente-six ans, ou bien
jusqu’a ce qu’il les possede completement.
Le brahmacharya a trois degres :
1. L’etudiant observera le premier degre de
brahmacharya pendant vingt-quatre ans (tout
comme it y a vingt-quatre pieds dans le metre
GAyatri). Durant cette periode, it doit maitriser
ses passions, se consacrer a (‘etude, et en particulier
a l’etude des Vedas. Grace a ce brahmacharya, les
forces vitales arrivent a maturite et contribuent au
developpement des plus nobles qualites du corps,
de l’ame et de l’esprit.

2. Le second degre conduit • l’etudiant jusqu’h
quarante-quatre ans (tout comme it y a quarantequatre
pieds dans le metre trishtubh). Celui qui le
pratique possede alors une puissance vitale qui
fait de lui la terreur des mechants et le refuge des
bons.
3. Le brahmacharya pratique jusqu’a quarantehuit
ans constitue le degre superieur (il y a quarantehuit
pieds dans le metre jagati). Celui qui y parvient
atteint une maturite, une connaissance et
une sagesse parfaites ; ses qualites et sa nature se
developpent harmonieusement. Il brille comme le
soleil et rayonne autour de lui. Sa maitrise intellectuelle
lui ouvre tous les domaines de la connaissance.

Le developpement physique de l’homme cornprend
quatre etapes (Sushruta, Stltrasthana 35,
25) :
1. Adolescence, de seize a vingt-cinq ans.
2. Age de l’homme fait, de vingt-cinq a quarante
ans.
3. Maturite. Aux alentours de la quarantieme
annee, les tissus, les organes et les secretions
atteignent leur perfection.
4. Declin.
Le meilleur moment pour le mariage est donc
la quarantieme, ou mieux, la quarante-huitierne
annee. Pour la femme, l’ age le plus propice est
vingt ou vingt-quatre ans.

Chacun est Libre de pratiquer le celibat jusqu’a
sa mort s’il le desire; mais it doit se rappeler que
pour tenter cette experience, it faut posseder la
connaissance parfaite, la maitrise de l’esprit et des
sens, en un mot, etre un yogin accompli, affranchi
de tous les vices.
(Suivent une serie de principes que les maitres et les
dives doivent s’efforcer de mettre en pratique.)
Ainsi qu’un conducteur habile maitrise ses
chevaux, l’homme sage doit savoir maitriser parfaitement
ses sens qui, autrement, l’entraineraient
a la poursuite d’objets indignes, > (Manu, II, 88.)
« Un homme sage ne veut de mal a aucun etre
vivant. H montrera a tous la voie qui mene au vrai
bonheur. Sa parole sera douce et aimable et it sera
sincere dans ses paroles, ses pensees et ses actes.
Seule cette conduite assure la diffusion de la verite
et de la justice. Seul celui qui a acquis la maitrise
de son esprit et de ses paroles a vraiment compris
l’enseignement des Vedas. n (Manu, II, 159, 160.)

Les maitres devraient instruire leurs eleves de
la maniere suivante :
Mes enfants! Dites toujours la verite, pratiquez
la vertu, gardez-vous de toute immoralite,
soyez zeles pour apprendre comme pour enseigner;
adonnez-vous aux sciences de la matiere et a celles
de l’esprit jusqu’a ce que votre connaissance soit
parfaite. Ensuite, offrez a votre maitre ce dont it a
besoin. Apres cela, mariez-vous. Ne soyez jamais
indifferents a la verite et a la religion. Prenez soin
de votre sante et cultivez les talents que vous possedez.
Ne soyez pas indifferents -a l’acquisition de
la richesse, du pouvoir, etc… Et ne negligez jamais
vos etudes.

* Servez assidument votre pere, votre mere, votre
maitre et tous ceux qui prechent la vraie religion.
Aimez la vertu et fuyez le vice. Imitez nos vertus,
mais evitez nos fautes et nos imperfections. Frequentez
les brahmanes savants et pieux, placez en
eux seuls votre confiance. Soyez charitables. Donnez,
que vous soyez ou non inspires par la foi ;
que ce soit par vanite ou par honte, donnez. Donnez,
que ce soit par crainte de l’opinion publique ou
simplement pour tenir votre parole. Donnez toujours.
Si jamais vous avez des doutes quant a la
verite d’une pratique religieuse, d’une doctrine
quelconque, ou d’une ceremonie du culte, suivez
l’exemple de ces vertueux brahmanes, yogins ou
non, qui sont affranchis de prejuges, charitables,
verses dans la philosophie et dans la science et
remplis du desir de favoriser la cause de la justice.
Ceci est le conseil, ceci est le commandement, ceci
est l’ordre des Vedas. Oui, ceci est la loi. Suivez
ce conseil, obeissez a cette loi. (Taittiriya Upanishad,
VII, XI, 1-4.)

Rappelez-vous que * meme l’action la plus
insignifiante est impossible sans qu’il y ait desir
de la part de celui qui l’accomplit. C’est pourquoi
toute action humaine a son origine dans la volonte *.
(Manu, II, 4.)
La plus haute vertu reside dans la valeur
personnelle et la conduite irreprochable enseignee
par les Vedas et les ouvrages qui les confirment.
C’est la le but et la raison d’etre de toute etude et
de tout enseignement. II convient done que l’homme
marche toujours sur le chemin de la justice. Celui
qui s’en detourne ne connaitra jamais le vrai
bonheur, qui est ne d’une stricte obeissance aux
preceptes moraux enseignes par les Vedas. Celuila
seul jouit du vrai bonheur qui acquiert la connaissance
et vit dans l’integrite. (Manu, I, 108, 109.)

Agir avec equite, accepter la verite et rejeter
l’erreur en toutes circonstances, telle est la conduite
a tenir dans la vie, telle est la vraie religion (1);
le contraire est l’irreligion. Seuls ceux qui ne
sont pas attaches a la richesse et aux plaisirs charnels
parviennent a la connaissance de la vraie
religion. Tous ceux qui aspirent a ce but ont le
devoir de recourir aux Vedas pour connaitre la
nature de la vraie religion, car seuls ces livres en
donnent une connaissance claire et parfaite. *
(Manu, II, 13.)
Les maitres devraient inculquer les enseignements
ci-dessus a leurs eleves. Its devraient prendre
soin de ne pas negliger l’education des nonbr
Ahmanes : les princes et autres kshatriyas, les

vaishyas et, les shildras intelligents. En effet, si les
brahmanes etaient seuls a s’instruire, on ne constaterait
aucun progres dans la connaissance, la religion,
le gouvernement et la richesse du pays, car
les brahmanes dependent pour leur subsistance
des kshatriyas et des hommes des autres castes,
pour lesquels ils etablissent la loi. Si les kshatriyas
n’etaient pas instruits, ils seraient tout a fait incapables
de juger de la valeur des enseignements des
brahmanes, et ceux-ci, n’ayant plus rien a craindre,
perdraienc le sens des responsabilites. Its en
arriveraient peu a peu a se servir de leurs pouvoirs
pour des fins egoistes. Its se laisseraient aller
l’hypocrisie; ils n’agiraient plus que selon leur bon
plaisir et leur exemple serait suivi par les autres
classes

Mais lorsque tous sont convenablement
instruits, les brahmanes sont obliges d’etudier
davantage pour se maintenir a la tete des autres
classes, et ils marchent sur le chemin de la justice.
Il leur est alors impossible d’enseigner des mensonges
et de mener une vie egoiste et hypocrite. Il
s’ensuit donc que c’est dans leur propre interet,
comme dans l’interet de la societe entiere, qu’ils
doivent s’efforcer d’enseigner le Veda ainsi que les
autres sciences et philosophies veritables aux
kshatriyas, etc… Ce sont les kshatriyas et les
autres classes qui sont la veritable cause du progres
de la connaissance, de la religion et du gouvernement;
ils favorisent egalement l’augmentation de
la richesse, etc… Ne vivant pas d’aumones, ils
n’ont aucune raison de faire preuve de partialite

en matiere de science ou de religion. Lorsque toutes
les classes sont convenablement instruites et
cultivees, nul ne peut se livrer a des pratiques frauduleuses
et contraires a la religion.
Tout ce qui precede tend a prouver que ce sont
les bfahmanes et les sannydsins qui maintiennent les
kshatriyas et les autres dans l’ordre convenable.
C’est pourquoi toutes les personnes de toutes les
classes devraient recevoir une bonne et solide
education et etre egalement bien instruites des
principes de la vraie religion.

Criteres de la connaissance
La verite de tout ce que l’on apprend et de
tout ce que l’on enseigne devrait etre soigneusement
eprouvee grace au cinq principes suivants :
I. Le Veda et la nature de Dieu. Tout ce qui est
conforme aux enseignements des Vedas, a la
nature et aux caracteristiques de Dieu, est juste; le
contraire est faux.
II. Les lois de la nature. Tout ce qui est conforme
aux lois de la nature est vrai ; le contraire est faux.
Par exemple, dire qu’un enfant est ne sans qu’il y
ait eu de rapports entre ses parents, ne peut etre vrai,
car c’est contraire aux lois de la nature.
III. La conduite et les enseignements des ciptas
(hommes veridiques, sans prejuges, honnetes et
savants). Tout ce qui est conforme a leur conduite
et a leur enseignement est acceptable, et le contraire
est inacceptable.

IV. La purete et la conviction de fame de chacun.
Ce qui est bon pour vous est bon pour les autres.
Ce qui vous est penible, est penible aux autres.
Ceci devrait etre le principe directeur de la conduite
de chacun vis-à-vis des autres.
V. Huit sortes de criteres (pramdnas)
1. Connaissance directe (pratyaksha).
2. Inference (anumdna).
3. Analogie (upamdna).
4. Temoignage, revelation par la parole
(shabda).
5. Histoire, recits (itikcisa).
6. Conclusion (arthcipatti).
7. Possibilite (sambhava).
8. Non-existence ou negation (abhava).

1. Connaissance directe (pratyaksha). Connaissance
resultant du contact direct des cinq sens avec
leurs objets, de l’esprit (faculte ou organe de ]attention)
avec les sens, et de l’ ame avec l’esprit.
Cette connaissance doit etre basee sur le temoignage
direct des sens, elle ne doit pas avoir un
caractere transitoire, ni comprendre un element de
doute.
2. Inference (anumana). Supposons qu’on ait
observe la coincidence de deux faits dans des conditions
donnees. Si tine autre fois on observe l’un des
deux faits, on en deduira ]’existence de l’autre.
Lorsqu’on voit de la fumee mon+ er derriere une
colline, on conclut a ]’existence d’un feu. On conclut
a ]’existence de vies anterieures en observant
l’inegale repartition de la joie et de la tristesse
dans le monde.

y a trois sortes d’inferences :
a) En procedant de cause a effet.
b) En procedant des effets aux causes.
c) En observant entre les faits certains rapports
qui ne sont pas des rapports de cause a effet.
3. Analogie (upamana). Connaissance d’une
chose d’apres sa ressemblance avec une autre.
L’objet qu’on cherche a identifier est appele
sadhya et celui a l’aide duquel on l’identifie est
appele scidhana.

4. Temoignage, revelation par la parole (shabda,
litteralement : son, mot). La parole d’un apta est
appelee shabda. Un Apta est un homme verse dans
toutes les sciences de la matiere et de l’esprit ; it est
vertueux, franc, actif, sans passions ni desirs, plein
d’amour pour les autres, n’ayant que le desir
altruiste de faire beneficier le monde de sa connaissance,
de son experience et de ses convictions. Dieu
etant le plus grand et le plus authentique des Aptas,
sa parole — les Vedas — est aussi consideree comme
shabda (temoignage, revelation).
5. Histoire, recit (itih-Asa). Histoire d’un pays ou
biographie d’un individu.

6. Conclusion (arthapatti). C’est un abo.utissement
qui decoule naturellement de la constatation
d’un fait.
7. Possibilite (sambhava). Juger de l’authenticite
d’une affirmation d’apres sa conformite aux lois de
la nature.
8. Absence ou negation (abhava). Du fait de
l’absence d’une chose dans un lieu donne, on conclut
qu’elle est quelque part ailleurs.
C’est par ces cinq criteres, et par eux seuls, que
l’on peut acquerir la certitude qu’une chose est juste
ou fausse.
« On acquiert la felicite supreme par la connaissance
exacte des six notions suivantes : substance,
qualite, action, communaute, distinction et inherence
(ex : les relations de cause a effet ou de tout a
partie). Cette connaissance s’obtient en menant une
vie conforme au dharma. H ( Vaishishika Shastra, I,
1, 4.)

Neuf substances
Les dravyas (substances) sont au nombre de
neuf : pr;thivi (solides), spas (liquides), tejas (feu,
lumiere), viiyu (air, vent), dkiisha (1), temps, espace,
dme (humaine et divine) et manas (organe ou
fonction permettant la pensee et la mise en rapport
avec les qualites sensibles). (Vaisheshika Shastra, I,
1, 5.)
Les caracteristiques (lakshanas) des dravyas
(substances) en precisent les qualites et les actions (2).
Parmi ces neuf substances, les solides, les liquides,
Ia substance lumineuse, le vent, le manas et l’ ame,
comportent a la fois qualites et actions; tandis que

l’alcasha, le temps et I’espace possedent des qualites,
mais ne comportent pas d’actions. (Vaisheshika
Shastra, I, 1, 15.)
Prithivi (solides) excite les sensations de la vue,
du gout, de l’odorat et du toucher. » (Vaisheshika
Shastra, II, 1, 1.)
# Le pouvoir d’exciter les sensations olfactives
est la caracteristique naturelle inherente aux
solides », de meme que le pouvoir d’agir sur le sens
du gout est la caracteristique des liquides, le pouvoir
d’agir sur le sens de la vue, celle de la matiere
lumineuse; de meme, le toucher est associe au vent
ou a l’air et le shabda (1) A l’alcasha. (Vaishishika,
II, 2, 2.)

<c Apas (liquides) excite les sensations optiques,
gustatives et tactiles et possede la fluidite et l’humidite.
» (Vaisheshika Shastra, II, 1, 2.) Le pouvoir
d’exciter les sensations gustatives est naturellement
inherent aux liquides, tandis que la couleur et
le toucher procedent de la matiere lumineuse et de
l’air. (Vaisheshika Shastra, II, 1, 2.)
« Le froid est aussi tine qualite naturelle des
liquides. » (Vaisheshika ShAstra, II, 2, 5.)
Tejas excite les sensations optiques et tactiles. »
(Vaisheshika Shastra, II, 1, 3.) La premiere de ces
proprietes constitue sa qualite inherente, la seconde
est derivee du vent.
o Vayu (air, vent) excite les sensations tactiles.
(Vaisheshika Shastra, II, 1. 4.)

« L’akasha n’excite pas ces sensations (lumiere,
toucher, gout et odorat); le shabda seul est la
qualite de l’akasha. (Vaisheshika Shastra, II, 1, 5.)
« Le fait d’entrer et de sortir est le linga (signe)
qui permet d’inferer l’existence de l’akasha. *
(Vaisheshika Shastra, II, 1, 20.)
« L’observation revele que shabda n’est pas
produit par les solides et les autres substances; it
n’est donc pas leur qualite. » Il ne reside que dans
l’akasha. (Vaisheshika Shastra, II, 1, 25.)
€ Le temps est cela dont on peut dire qu’il est
proche, futur, simultane, lent ou rapide, etc… *
(Vaisheshika Shistra, II, 2, 6.)
Le temps est un element essentiel dans la production
des effets, tandis que les causes sont
independantes de lui. C’est pourquoi l’on considere
le temps comme une cause. # (Vaisheshika Shastra,
II, 2, 9.)

« Cela dont on peut dire : c’est ici ou la (nord,
sud, est et ouest), en haut ou en bas, est appele
espace. # (Vaisheshika Shastra II, 2, 10.)
« Cette direction de l’espace ou l’on voit se lever
le soleil s’appelle Pest; la oil le soleil se couche,
c’est l’ouest. Lorsqu’un homme regarde l’est, it a
le sud a sa droite et le nord a sa gauche. * (Vaisheshika
Shastra, II, 2, 14.)
o Les autres directions sont le sud-est, le sud-
Quest, le nord-est et le nord-ouest. » (Vaisheshika
Shastra, II, 2, 16.)
« Cette substance en laquelle reside le desir, la
repulsion, le sentiment du plaisir et celui de la
douleur, l’effort conscient (volonte) et la conscience,
est appelee dtman (ame). * (Nyciya Shastra, I, 10.)
La philosophic Vaisheshika definit Fame de la
maniere suivante :

Cette substance en laquelle on trouve l’inspiration,
[‘expiration, la faculte de fermer et d’ouvrir
les yeux, la vie, la pensee, le mouvement, l’activite
des sens, les sensations organiques (telles que la
faim, la soif, la fievre, la douleur, etc…), les sentiments
de plaisir ou de douleur, de desir ou de
repulsion, et l’effort conscient, cette substance est
appelee ame. » (Vaisheshika Shastra, III, 2, 4.)
L’existence du manas (l’esprit, ou l’organe de
l’attention) est etablie par le fait que l’on ne peut
s’occuper que d’une chose a la fois. » (Nyaya
Shastra I, 1, 16.)

Vingt-quatre qualites (gunas) ont le pouvoir de
provoquer les sensations suivantes : couleur, go0t,
odorat, et de donner naissance aux notions de :
nombre, mesure, separativite, conjonction disjonction,
anteriorite et posterite, comprehension, plaisir
et douleur, desir et aversion, effort conscient, pesanteur,
fluidite, adherence, impression (samskdra),
merite et demerite, et shabda (son, parole). (Vaisheshika
Shastra, I, 16.)
Une qualite est ce qui depend d’une substance ou
qui y reside, ce qui est incapable par soi-meme de
posseder une qualite, ce qui n’est pas la-cause de
combinaison ou de division en parties, cc qui est
anapeksha, c’est-i-dire independant d’une autre
qualite. * (Vaisheshika Shastra, I, 2, 16.)

o Shabda, c’est ce qui est percu par les oreilles,
saisi par l’intellect, exprime par la parole; ce qui
reside dans Pakasha. » (Mahabhashya.)
o La montee, la descente, la contraction, l’expansion,
le fait d’aller et venir, la rotation, etc… sont
les diverses sortes de karma (mouvement ou
action). a (Vaisheshika Shastra, I, 1, 7.)
o Ce qui reside en une substance, qui ne possede
pas de qualites et qui est la cause absolue d’une
combinaison ou d’une division, cela est appele
karma. » (Vaisheshika Shastra, I, 1, 17.)
< Pour les effets : substances, qualites, mouvements
(ou actions), ce qui est leur cause a tous, et
se trouve par la-meme commun a tous est appele
samanya (caractere commun). » (Vaisheshika Shastra,
I, 1, 18.)

o Pour les substances (dravyas), le fait d’etre une
substance; pour les qualites (gunas) le fait d’être
une qualite; pour les karmas (actions), le fait d’être
une action, sont a la fois samanya (caractere commun)
et vishesha (caractere distinctif). Par exemple
le fait d’être une substance est commun a toutes les
substances, mais ce meme fait distingue les substances
des qualites. C’est pourquoi le fait d’etre
une substance est a la fois samanya (caractere
commun) et vishesha (caractere distinctif). » (Vaisheshika
Shastra, I, 2, 5.)
o Caractere commun et caractere distinctif sont
des termes relatifs. » Par exemple, pour des titres
humains, l’humanite, le fait d’etre humain, est le
caractere commun (samanya); mais en tant que ce

meme fait sert egalement a distinguer les titres
humains des animaux it est caractere distinctif. De
meme la masculinite et la feminite sont respectivement
caracteres communs a tous les hommes et
a toutes les femmes; mais le fait d’être brahmane,
kshatriya ou vaishya constitue un caractere distinctif
entre les hommes et les femmes; tandis que ce
meme fait est le caractere commun de tous
l’interieur de chaque caste respective, etc… >>
(Vaisheshika Shastra, I, 2, 3.)
Samavdya (inherence) est le rapport eternel,
indissociable entre le tout et ses parties, entre une
action et celui qui l’accomplit, entre une qualite et
celui qui la possede, entre l’individu et l’espece,
entre une cause et son effet. (Vaisheshika Shastra,
VII, 2, 26.)

Le mot sadharmya indique les similitudes entre
les substances, le fait qu’elles possedent certaines
qualites communes et peuvent egalement prendre
des formes diverses, lesquelles sont toujours
essentiellement de la meme nature que la substance
dont elks ont ete creees. Par exemple, considerons
la terre et l’eau. Toutes deux sont des substances
inanimees, toutes deux peuvent se presenter
sous des formes differentes. Avec la terre, on peut
faire un pot, etc… et l’eau peut se changer en glace,
etc… C’est pourquoi l’eau et la terre sont sadharmya
(semblables) a cet egard.
Le contraire de sadharmya est vaidharmya (dissemblable);
le mot s’applique aux qualites dissemblables.
Reprenons l’exemple de la terre et de

l’eau. La terre est dure, seche, et excite les sensations
olfactives, tandis que l’eau est humide,
fluide, et excite les sensations gustatives. Ces quasont
tout a fait differentes ; c’est pourquoi
la terre et l’eau sont dites vaidharmya(dissemblables)
I cet egard.
L’effet n’est possible que la ou it y a une cause.
(Vaisheshika Shastra, IV, I, 3.)
L’absence d’effet ne prouve pas la non-existence
de la cause. s (Vaisheshika Shastra, I, 2, 2.)
a Oh it n’y a pas de cause, it ne saurait y avoir
d’effet. » (Vaisheshika Shistra, I, 2, 1.)

L’effet ne revele que ce qui preexistait dans
la cause. Les qualites que nous trouvons dans la
cause, nous les trouvons aussi dans l’effet. a (Vaisheshika
Shastra, II, 1, 24.) « Petit et grand sont termes
relatifs *; une molecule triatomique est plus petite
qu’un liksha (1), mais plus grande qu’une molecule
diatomique; une montagne est plus petite que la
terre, mais plus grande qu’un arhre. (Vaisheshika
Shastra, VII, 1, 11.)
41 Sat existence) est l’etat d’être soit d’une substance,
soit d’une qualite ou d’une action. *
(Vaisheshika Shistra, I, 2, 7.)

it -Sat est le caractere commun de tout ce qui
existe. C’est pourquoi on l’appelle mahtiseinuinya
(le plus grand element commun). a (Vaisheshika
Shistra, I, 2, 4,)
Jusqu’ a present, nous avons decrit les entites.
(1) Un Weans-nu egg it queue ou tiukmolecules triatomiquel.
Maintenant, nous decrirons brievement les non7
entites (non-existences ou abhava) qui sont de
cinq especes :
1) Prdgabhava. « Cette sorte de non-existence
qui est anterieure a la formation d’un objet est
appelee pragabhava. s (Vaisheshika Shastra, IX,
1, 1.) Par exemple, une piece d’etoffe ou un pot
n’existaient pas avant qu’on les ait faits.

2) Pradhvamseibhava. « Si la non-existence est
posterieure a l’existence d’un objet, elle est appelee
pradhvamsabhava. (Vaisheshika Shastra, IX, 1,
2.) LorsqU’un pot est casse, it cesse d’exister
comme pot; sa non-existence est alors pradhvamsabhava.
3) Anyonyabhiiva. « Ce qui existe par rapport
une chose et n’existe pas par rapport a une autre
est appele anyonyabhava. » (Vaisheshika Shastra,
IX, 1, 4.) Une vache existe en tant que vache, ou un
cheval en tant que cheval, mais une vache n’est pas
un cheval, ni un cheval une vache. C’est-i-dire
qu’une vache existe par rapport a elle-meme, mais
une vache en tant que cheval, ou un cheval en tant
que vache, n’existent pas. Cette espece de nonexistence
est appelee anyonyabhava.

4) Atyantabhdva. « Ce qui differe des trois
especes de non-existences precedentes est appele
atyantabhava. a (Vaisheshika Shastra, IX, 1, 5.)
Ce mot s’applique a une chose dont l’existence est
impossible, par exemple : l’enfant d’une femme
sterile.
5) Samsarga pratishodiza. « La non-existence en
un lieu donne d’un objet qui existe dans un autre
lieu, s’appelle samsarga pratishedha. # (Vaisheshika
Shistra, IX, 1, 10.) Ainsi, par exemple, une persons
dit : « le pot n’est pas dans la maison *,
c’est-h-dire, it est dehors, en quelqu’autre lieu.
« L’ignorance (avidyii) provient de facultes ou
d’une education defectueuses.* (Vaisheshika Shastra,
IX, 2, 10.)

« Elle est aussi appelee connaissance defectueuse.
(Vaisheshika Shastra, IX, 2, 11.)
o La connaissance juste, ou la connaissance d’une
chose telle qu’elle est, est appelee vidyd (savoir).
(Vaisheshika Shistra, IX, 2, 12.)
o Toutes ces substances, telles que prithivi, etc…,
et leurs qualites, sont non-eternelles (anitya), en
tant qu’effets. Elles sont cependant eternelles en
tant que causes. # (Vaisheshika Shastra, VII, 1, 2, 3.)
« Ce qui existe et n’a pas de cause est appele
nitya (etemel); ce qui a une cause, ce qui est tree,
est anitya (non-eternel). (Vaisheshika Shastra,
IV, 1, 1.)

II y a quatre especes de connaissance par inference
(connaissance derivee du rapport d’un sign
avec l’objet signifie) :
1. La connaissance inherente, dite samavdyin,
provient du fait qu’une chose (par exemple, une
qualite, une substance ou une action) est inherente
a une autre. Par exemple nous savons que l’extension
est inherente a Fakasha, c’est pourquoi la
simple mention du mot akasha suggere l’idee
d’extension.
2. La connaissance dite samyogin, provient de la
coincidence d’une chose avec une autre. Exemple :
si l’on fait allusion au corps, on suggere en merne
temps l’idee de la peau qui le recouvre et qui en
est inseparable.

3. La connaissance dite ekdrthasamavayin. Lorsque
deux choses (telles que des qualites) resident en
meme temps dans une substance, la connaissance
de l’une permet d’inferer immediatement l’existence
de l’autre.
4. La connaissance dite virodhin (antithetique)
provient de l’opposition naturelle d’idees ou de
choses. (La couleur .blanche suggere la couleur
noire; la saveur sucree suggere la saveur amore,
etc…)
Le mot vydpti design le rapport de deux choses
(dont l’une est connue et l’autre inconnue) qui
sont associees l’une a l’autre d’une maniere fixe et
definie, en sorte que /Pune accompagne toujourk
l’autre.

Par exemple, lorsque nous voyons de la
fumee, nous en concluons qu’il y a du feu quelque
part. Dans ce cas, la him& est le fait connu, a l’aide
duquel le feu (fait inconnu) est infere. Le rapport
entre les deux n’est pas arbitraire, mais naturel,
bien defini et universel. Il n’y a pas de fumee sans
feu.
Le mot vyapti s’applique aussi au rapport
existant entre deux choses dont l’une penetre
l’autre. C’est ainsi que prakriti (la matiere primordiale)
penetre mandtatva (le principe de sagesse),
tandis que celui-ci est penetre par celle-la (le plus

eleve penetre le plus bas, le plus bas etant penetre
par le plus eleve). (Sdmkhya Shastra, V, 29 a 32.)
Les maitres devront examiner tout ce qu’ils
enseignent a leurs eleves a l’aide des criteres cidessus
; et les eleves tout eprouver de meme. Avant
d’enseigner un livre, le maitre devrait l’etudier
lui-meme, et en eprouver la verite a la lumiere des
notions que nous venons d’enumerer.
Programme des etudes
1. Les parents et les maitres enseigneront d’abord
aux enfants la phanitique (shikshd) de Peinini.
Chaque lettre sera prononcee exactement selon les
donnees phonetiques indiquees.

2. On enseignera ensuite la grammaire, qui cornprend
Ashtddhydyi (ouvrage grammatical en huit
chapitres), le Dhatupdtha (livre des racines), le
Ganapdtha (livre des groupes), l’Unadikosha (livre
des prefixes et suffixes), etc… Et en dernier lieu
le Mandbhdshya (commentaire de Patanjali sur
les quatre ouvrages de Panini).
Si les maitres et les eleves sont intelligents, energigues,
honnetes et extremement desireux de perfectionner
leurs connaissances, les eleves peuvent
assimiler la science de la grammaire en trois ans
et devenir ainsi des grammairiens accomplis connaissant
la construction de chaque mot de la langue
vedique et de la litterature sanskrite ordinaire.
L’etude de la science grammaticale est celle qui
exige le plus detravail. Par comparaison, la maltrise
des autres sciences est Bien plus facile a acquerir.

3. Les eleves etudieront ensuite le Nighantu et
le Nirukta (livres de vocabulaire et de philologie
vediques) de Yaksha, durant six ou huit mois.
4. Ensuite le Chhandograntha (prosodie) de Pingala,
afin d’acquerir une parfaite maitrise des regles
de l’art poetique et de pouvoir eux-memes composer
des poemes. Cette etude durera quatre mois.
5. On enseignera ensuite la Manusmriti (Code
des lois de Manu), le Romayana de Valmiki, le
Viduraniti, et autres anthologies du Mahabhdrata.
Le maitre enseignera ces textes comme on doit
enseigner la poisie. L’etude de ces ouvrages tend
a deraciner les mauvaises habitudes et cultive
l’esprit et le cceur. Les etudiants ne devraient pas
y consacrer plus d’une annee.

6. Its aborderont ensuite les six Shastras (appeles
a tort les six ecoles de philosophie) avec les
explications qu’en ont donnees les rishis (les
grandes Ames, les grands voyants de la nature).
A defaut de ces explications, ils prendront les
commentaires d’autres savants honnetes. Mais avant
de lire le Vedanta ShAstra (1), ils apprendront les
dix Upanishads (2). L’etude de ces ouvrages sera
achevee en deux ans.
7. On entreprendra ensuite l’etude des quatre
Vedas, et de leur quatre Brdhmanas (3) ; on enseignera
l’intonation juste, ainsi que la signification

theorique et pratique du texte. Ce travail durera
six ans.
Yaksha s’exprime ainsi a ce sujet :
« Celui qui lit les Vedas avec l’accent convenable
mais n’en connait pas le sens, est comme un arbre
alourdi par le poids de ses fruits, de ses branches,
de ses feuilles et de ses fleurs; ou comme une bete
de somme portant sur son dos du grain qu’elle ne
peut manger. Mais celui qui comprend le sens de
ces enseignements et les met en pratique, en evitant
le peche et en menant une vie vertueuse, jouit d’un
bonheur parfait en ce monde, et ensuite d’un bonheur
eternel. ( Nirukta, I, 18.)

Et nous lisons dans le Rig Veda :
« Un ignorant a des yeux pour voir mais ne voit
rien, des oreilles pour entendre mais n’entend
rien, une langue pour parler mais ne dit rien. L’ignorant
ne comprendra jamais les mysteres caches
de la connaissance. C’est a l’homme instruit seulement
que la connaissance revele sa veritable
nature, tout comme une femme qui desire rencontrer
son maxi met ses plus beaux vetements
et se pare de ses joyaux les plus resplendissants
afin de lui plaire. * (Rig Veda X, 17, 4.)
Quel bienfait peut-il tirer de la lecture des
Vedas l’homme qui ne connait pas le grand Etre
qui penetre tout, l’Eternel, le plus saint de tous,
celui qui maintient le soleil et la terre, qui est le
soutien des savants et dont la connaissance est le
but,principal des Vedas ? Mais ceux-la seuls jouissent
de la felicite eternelle qui etudient les Vedas,

menent une vie integre, deviennent des yogins
parfaits et prennent conscience de Dieu. » (Rig
Veda I, 164, 39.)
8. Apres les Vedas, on apprendra les Upavedas,
qui sont au nombre de quatre :
a) L’ Ayurvida (science medicate), comprenant
les oeuvres de Charaka, Sushruta et autres sages.
L’instruction devrait etre a la fois theorique et
pratique, embrasser la medecine, la therapeutique,
la matiere medicate, la physiologie, la pathologie,
l’hygiene, la dietetique, la climatologie, la science
des temperaments, l’anatomie, la chirurgie, y cornpris
l’usage des instruments au cours des diverses
operations. Ces etudes dureront quatre annees.

b) Le Dhanur Vida (science du gouvernement)
se divise en deux parties : gouvernement civil et
gouvernement militaire.
Le gouvernement civil est l’art de gouverner les
gens, de proteger leur vie et leur propriete, d’augmenter
les ressources et la prosperite du pays, de
rendre les gens heureux grace a une equitable
administration de la justice (protection des bons,
punition des mechants, etc…)
Le gouvernement militaire comprena l’organisation
de l’armee, l’usage des armes a feu, la connaissance
des divers genres d’exercices, de-la tactique
et de la strategic, etc…

Ces deux branches de la science du gouvernement
devront etre assimilees en deux ans.
c) Le Gandharva Vida (science de la musique). On
enseignera toutes les differentes parties de la
musique, telles que les airs, les modes, le rythme,
l’harmonie, le refrain. On enseignera egalement le
chant, la musique instrumentale et la danse, mais
on chanters et on jouera su. rtout les mantras du
Sdma Vida. Les eleves ne chanteront pas de chansons
d’amour comme les danseuses, et ils ne
braieront pas comme des mendiants sensuels.

I1 existe plusieurs livres sur la musique composes
par des rishis; par exemple la Narada Samhitd,
etc…
d) L’ Artha Vida (sciences et arts mecaniques),
aussi appele Shilpa Vidyd. On etudiera les lois de
is matiere et du mouvement. On apprendra
construire plusieurs sortes de machines.
Bref les eleves devraient connaitre, en theorie
comme en pratique, la nature et les proprietes de
toutes les substances, depuis les solides jusqu’i
l’alcasha. C’est la science qui concourt a augmenter
la richesse et la prosperite d’un pays.

Pendant deux ans, ils feront ensuite une etude
complete du Jyotisha Shdstra, qui comprend
l’arithmetique, l’algebre, la geometrie, la geographie,
la geologic et l’astronomie. On leur donnera egalement
une connaissance pratique de ces sciences; ils
connaitront le mecanisme des appareils et sauront
s’en servir. Mais on leur apprendra a considerer
l’astrologie comme une science frauduleuse, en
tant qu’elle traite de l’influence des etoiles et des
constellations sur la destinee de l’homme, des
moments propices et non propices, des horoscopes,
etc… On n’apprendra et on n’enseignera aucun
livre traitant de ce sujet.

Les professeurs, comme les eleves, s’efforceront
de maitriser l’ensemble des sciences et des arts
dans l’espace de vingt a vingt-et-un arts, afin
d’accomplir le but de leur vie et de vivre dans le
bonheur.
La connaissance que l’on peut acquerir au cours
de vingt-et-une annees en suivant le programme
ci-dessus, ne saurait etre acquise d’aucune autre
facon, meme dans l’espace de cent annees.
Nous n’avons recommande aux etudiants que
les livres des rishis, car ceux-ci etaient des hommes
de grand savoir, maitres de toutes les sciences et
irnbus de piete, mais nous condamnons les livres
des savants de second ordre, car ceux-ci n’ont que
des connaissances superficielles et ne sont pas
exempts de prejuges; comment les ecrits pourraientils
&flapper aux defauts de leurs auteurs ?

Parmi tous les livres recommandes ci-dessus, les
Vedas, les Angas, Updngas, Brahmanas et Upavedas,
les Vedas seuls sont consideres d’origine
divine, les autres ont ete composes par des rishis et
des voyants. Si, meme dans ces ecrits, on trouve
quelque enseignement contraire aux Vedas, it faut
le rejeter, car seuls les Vedas, etant d’origifte
divine, ne relevent que de leur propre autorite.
Les autres livres, par contre, doivent etre acceptes
ou rejetes dans la mesure oii ils sont conformes ou
contraires aux Vedas. C’est pourquoi nous disons
que notre religion est vedique. Tous les hommes,
et specialement les aryas, devraient croire aux
Vedas et cultiver ainsi l’unite de religion.

Les maitres, comme les eleves, devraient eviter
tout ce qui peut faire obstacle a ]’acquisition de la
connaissance. Par exemple la compagnie des gens
lascifs et mechants, les mauvaises habitudes, les
boissons enivrantes, la fornication, le mariage
precoce, la negligence des devoirs du brahmacharya.
Chez les dirigeants, les parents et les maitres,
l’absence d’amour pour la diffusion de la connaissance
contenue dans les Vedas et autres Shastras,
le fait de trop manger, de se coucher tard, la
paresse a apprendre, a enseigner, a examiner ou
se soumettre a ]’examen, le fait d’accomplir ces
devoirs sans honnetete, sans envisager la connaissance
comme la chose la plus haute qui soit au
monde, l’absence de foi dans le brahmacharya,
considere comme source de sante, de force, d’intelligence,
de courage, de pouvoir politique et de
prosperite.

des rosaires, ou pour observer les jefines le 11 et le
13 de chaque mois. Le pardon des peches ne saurait
etre obtenu par des pelerinages a Benares ou
autres lieux sacres, ni par la recitation constante
de divers noms de dieux et de deesses, tels que
Rdma, Krishna, Narayana, Shiva, Bhagavati et
Ganesha. On se gardera d’être indifferent a
]’acquisition de la connaissance, comme d’ecouter
les mauvais conseils des hypocrites. II ne faut pas
croire a la possibilite d’obtenir le salut simplement
en lisant ou en entendant lire des livres tels que les
Purdnas, ce qui pone a negliger l’etude des vraies
philosophies et des sciences. On evitera de se &sinteresser
de la connaissance par amour de l’argent.

Les Indiens d’aujourd’hui, subissant les consequences
des pratiques nefastes que nous venons
d’enumerer, sont prives des avantages du brahmacharya
et de ]’education, plonges dans l’ignorance et
affliges de diverses maladies.
Les brahmanes egoistes et sectaires de notre
temps, par leurs enseignements mensongers, empechent
les autres d’acquerir la connaissance et de
rencontrer des savants; ils prennent les gens dans
leurs propres filets et les conduisent ainsi a la ruine
physique et mentale. Its tiennent a maintenir les
kshatriyas et les autres classes dans l’ignorance,
craignant qu’en s’instruisant ils ne leur echappent
et ne leur manquent de respect.
Les gouvernants, comme les gouvernes, devraient
aplanir tous ces obstacles, et veiller a ce que garcons
et filles recoivent une bonne education.

Question : Est-il permis meme aux femmes et aux
shiidras d’etudier le Veda ? — Il est dit, en effet :
« Les femmes et .les shildras ne devraient jamais
etudier les Vedas * (Shruti).
Reponse : Tous les hommes et touter les femmes
ont le droit d’etudier. Le texte que vous venez de
citer est de votre invention; it ne se trouve ni dans le
Veda, ni dans aucun autre livre faisant autorite.
D’autre part, it y a un verset du Yajur Veda qui
autorise tout le monde a etudier le Veda et a l’entendre
lire.

Dieu dit : « Puisque j’ai donne cette parole de
salut pour toute l’humanite, brahmanes, kshatriyas,
vaishyas, shudras, femmes, serviteurs, etc…
et meme aux plus humbles .d’entre les humbles,
vous devez tous enseigner et precher le Veda. Que
tous les hommes lisent et recitent done le Veda,
l’enseignent et le prechent, afin d’acquerir la
connaissance veritable, de pratiquer la vertu,
d’eviter le ice, de se liberer de tout chagrin, toute
douleur, et de jouir du vrai bonheur. (Yajur Veda,
XXVI, 2.)

Eh bien, Monsieur! est-ce votre parole ou celle
de Dieu que nous devons croire? Celle de Dieu,
assurement. Celui qui refuse de croire que les
femmes et les shiidras ont le droit de lire le Veda
est un athee; car Manu a dit : u Celui qui insulte le
Veda et ne croit pas en ses enseignements est un
athee. » Croyez-vous done que Dieu ne desire pas
le bien des shiidras? Dieu n’a pas de prejuges et ne
saurait permettre Petude des ‘Vedas aux dvijas en la
refusant aux shiidras. Si Dieu ne voulait pas que les
shildras etudient le Veda ou en ecoutent la lecture,
pourquoi leur aurait-il donne les organs de la parole
et- de l’audition ?

Ainsi gull a cree le soleil, la lune,
la terre, l’eau, le feu, l’air, et differentes sortes de
nourritures et de boissons pour tous, de meme it a
cree le Veda pour tous. Partout ou les livres sacres
interdisent aux shiidras l’etude du Veda, cette
interdiction ne signifie pas autre chose que ceci :
celui qui n’apprend rien, meme lorsqu’on a essaye
pendant longtemps de l’instruire, etant depourvu de
comprehension, est appele shildra. Ii est inutile
pour lui de continuer a apprendre et pour les autres
de continuer a l’enseigner. Et si vous voulez priver
les femmes des avantages de l’education, cela ne
prouve que votre ignorance, votre egoisme et votre
stupidite. Voici un passage du Veda qui permet
retude aux jeunes fines :

De meme que les garcons doivent acquerir des
connaissances et une culture solides par la pratique
du brahmacharya, pour epouser ensuite des jeunes
fillies de leur choix, jeunes, bien elevees, aimantes et
d’une nature semblable a la leur; de meme toute
jeune fille devrait pratiquer le brahmacharya,
etudier le Veda et les autres sciences afin de perfectionner
son savoir et d’affiner son caractere ; elle
devrait ensuite se marier avec un homme de son
choix qui soit jeune, instruit et aimant. (Atharva
Veda, XI, XVI, 3, 18.)

Question : Mais les femmes doivent-elles meme
lire le Veda ? 8
Reponse : Assurement. Voici une reponse autorisee
tiree du Shrauta Stitra : « Au cours du yajna,
que la femme recite ce mantra. »
Si la femme ne connait pas le Veda et les autres
Shastras, comment pourrait-elle reciter les mantras
vediques au cours du yajna avec la prononciation
et l’accentuation convenables ?
Dans l’Inde ancienne, Gargi et d’autres personnes
— de vrais joyaux parmi les femmes —
avaient une haute culture et connaissaient parfaitement
les Vedas. Le Shatapatha Br ahmana nous en
donne le temoignage.

Si le mari est instruit et la femme ignorante, un
antagonisme permanent regnera dans leur demeure.
De plus, si les femmes ne s’instruisent pas, ou
prendra-t-on les professeurs pour les ecoles de
filles ? — Les affaires de 1’Etat, l’administration, la
justice, les devoirs de la vie conjugale (les epoux
devant assurer le bonheur l’un de l’autre et la
femme avoir la haute main sur la direction du
menage) ne peuvent etre menes a bien si hommes et
femmes ne recoivent pas les uns et les autres une
education complete.

Les femmes kshatriyas de l’Inde ancienne connaissaient
fort bien la science militaire; sinon,
comment auraient-elles pu partir avec les hommes de
leur famille et combattre a leurs cotes sur les
champs de bataille, ainsi que Kaikeyi aupres de son
epoux royal Dasharatha? C’est pourquoi ii convient
que les femmes bfahmanes et kshatriyas soient
instruites en toutes les sciences; les femmes
vaishyas apprendront le commerce, et les femmes
shildras l’art de la cuisine, etc…

De meme que les
hommes devraient apprendre tout au moins la
science de la grammaire, le dharma (qui comprend
la justice, Phonnetete, l’accomplissement de ses
devoirs propres), et la profession ou le métier qu’ils
pratiqueront, de meme les femmes devraient
apprendre au moins la grammaire, le dharma, la
science medicale, les mathematiques et les arts
mecaniques, car, sans connaissances, elles seraient
incapables de reconnaitre la verite, de se conduire
de maniere, convenable envers leuir mari et envers
les personnel de leur entourage, d’elever et d’instruire
leurs enfants, de conduire leur menage

de
preparer les aliments et les boissons selon les
principes de la medecine, afin que la nourriture
agisse favorablement sur l’organisme, preserve la
famille de toute maladie, et contribue ainsi a son
bonheur. Sans education artistique, les femmes sont
incapables de faire, ou de faire faire de beaux
vetements et de beaux joyaux; elks sont egalement
incapables de surveiller la construction de leurs
maisons. Sans connaitre les mathematiques, elles
ne peuvent pas tenir convenablement les comptes
du menage. Sans la connaissance de la vraie religion,
telle qu’elle est enseignee dans le Veda et- autres
Shastras, elles ne peuvent connaitre Dieu et le
dharma et risquent ainsi de s’eloigner du droit
chemin.

En verite, la connaissance est un tresor inepuisable
; plus on le dispense, et plus sa valeur s’ac116
croft. Tous les autres tresors s’epuisent lorsqu’on
les depense, et des heritiers se les partagent. Mais
les voleurs ne peuvent derober la connaissance, et
personne ne peut en heriter. Augmenter ce tresor,
voila le principal devoir des gouvernants et des
gouvernes.

Manu dit : a L’Etat devrait obliger tous les
enfants des deux sexes a aller a l’ecole a l’ Age
convenu (vers cinq a huit ans) et a s’y instruire
parfaitement durant le temps necessaire (jusqu’a
seize ans au moins pour les filles, et vingt-cinq ans
pour les garcons). Toute infraction a cette regle
devrait etre punie par la loi. » (Manu, VII, 152.)
De tous les dons possibles : eau, nourriture,
vaches ou bales, sesame, terres, vetements, or,
beurre clarifie, etc…, le don de la connaissance du
Veda surpasse tous les autres. * (Manu, IV, 233.)
Seul ce pays est prospere ou le brahmacharya est
dument pratique, ou la connaissance est recherchee,
et les enseignements de la religion vedique mis en
pratique.